Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 978-2-84705-161-2
EAN : 9782847051612
13x21cm, 96 p., 15 €
Publié avec le soutien du Centre national du livre
Ecrit pour trois comédiennes. Peut être représenté dans une distribution plus importante.
8 février 2018
Trois femmes, qui ne se connaissent pas, ont le sentiment de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Confrontées à l’impuissance et à la déréliction d’une société comme à leurs propres impasses personnelles, elles se réfugient dans le sommeil, se rencontrent mystérieusement dans un rêve commun et organisent ensemble l’assassinat du fameux tyran de Syracuse.
En revisitant ce mythe, Samuel Gallet interroge la place que nous accordons aujourd’hui au rêve. Comment l’époque que nous traversons se manifeste-elle dans nos rêves ? Comment vivre alors que tout est présenté sous l’angle de la disparition et de la solitude morale ? Comment percevoir des issues à l’opacité du présent et reconvoquer des puissances ?
Pièce finaliste du Grand Prix de Littérature dramatique 2019.
Pièce sélectionnée par le bureau des lecteurs de la Comédie-Française en 2019.
« Une ville ouverte, c’est normalement, en temps de guerre, une ville sanctuarisée, que les combattants de chaque camp s’entendent pour épargner et pour épargner ainsi ses habitants ou ses richesses culturelles. On sait grâce à Roberto Rossellini que Rome bénéficia de ce statut pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais la ville ouverte de Samuel Gallet n’est pas (du moins pas tout à fait) ce lieu sanctuarisé, épargné par les combats. Elle apparaît en effet comme une ville mise à nu, comme un monde révélé dans sa violence et sa cruauté ; elle s’ouvre comme une oreille s’ouvre au cri du monde, au cri dans soi, s’ouvre à ce qui était tu. (…)
C’est contre cela, contre cette tyrannie, que les trois personnages féminins de la pièce partent en guerre, avec cette particularité que leur campagne se déroule de nuit, car en rêve : drapée dans ce rêve comme dans une plus vaste tunique, leur révolte peut rejoindre l’histoire et la mythologie et prendre ainsi une dimension universelle et même éternelle (car totalement « transhistorique »). En rêve, ces trois personnages deviennent des tyrannicides : cette épée de Damoclès qui était suspendue au-dessus d’elle, qui est suspendue au-dessus de la ville, qui est suspendue au-dessus du monde, c’est au fond comme si elles s’en saisissaient aussi pour la retourner contre le tyran.
Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nous est l’épreuve que nous ne devons pas refuser, que nous devons affronter : d’une certaine manière, il faut prendre l’arme ou rendre l’âme. Elle vient, cette épée, couper en son milieu le fruit rond qu’est la terre, nous traverser de part en part pour le pire (la sensation d’une chute permanente et sans fin de tout, le sol qui nous manque, l’angoisse devant la force avec laquelle le monde court à sa perte) et le meilleur (le parler tranchant retrouvé, le désir d’innocence et de pureté, la soif d’aimer en vérité).
C’est pour tout cela qu’il faut lire la pièce de Samuel Gallet dont l’argument, le déploiement et le langage (malgré les deux intermèdes consacrés aux flatteries de Damoclès qui nous semblent être une concession malheureuse au parler médiatique de ce temps) se situent à cette hauteur historique et tragique qui ennoblit l’auteur et son lecteur en leur faisant franchir ensemble les portes de la vérité. (…)
Comment ne pas voir dans cette Syracuse de rêve le visage tout à la fois déformé et plus vrai de l’Europe réelle d’aujourd’hui, assiégée, notamment sur ses côtes siciliennes, par des embarcations pleines d’exilés qui constituent une population aisément exploitable et un réservoir de prostituées bon marché ?
La langue de Samuel Gallet est ici dure et crue, tragique, presque shakespearienne. (…) »
[Frédéric Dieu, Profession spectacle, 27 novembre 2018]
« La ville de Samuel Gallet n’est pas un lieu sanctuarisé, c’est une ville mise à nu, un monde révélé dans sa violence et sa cruauté.
Contre cette tyrannie, trois femmes, qui ne se connaissent pas et qui ont toutes le sentiment d’avoir une épée de Damoclès au-dessus deleur tête, partent en guerre. Mais cette guerre est particulière puisqu’elle se déroule dans leur sommeil, en rêve.
Que se passera-t-il lorsque le rêve prendra fin ?
En revisitant le mythe de Damoclès, Samuel Gallet interroge la place du rêve dans une société où règne le défaitisme. »
[L’Avant-scène Théâtre, décembre 2019]
La pièce est traduite en turc par Banu Kibar sous le titre Açık Şehir, en 2019.
La pièce est traduite en espagnol, Cuba, par Jesús David Curbelo en 2022, en partenariat avec la maison d’édition française Actualités Editions et la maison d’édition cubaine Tablas Alarcos.
Elle est publiée par Tablas Alarcos en 2022 avec le soutien de l’Institut français à Cuba.
Une présentation officielle du livre, en collaboration avec la plateforme éditoriale Actualités Editions et la faculté de théâtre de l’Université des Arts de La Havane dans le cadre de l’événement « Traspasos escénicos » aura lieu du 14 au 19 novembre 2022.
Création dans une mise en scène de Jean-Pierre Baro, avec Aurélie Edeline, Sabine Moindrot et Camille Roy aux Scènes du Jura – Scène nationale du 6 au 9 mars 2017.
Tournée 2017
— Bocage normand et à Vire Le Préau Centre Dramatique de Normandie – Vire, du 14 au 24 mars
— Comédie de Saint-Etienne CDN, du 28 au 30 mars
— en Haute-Loire dans le cadre de La Comédie itinérante, du 31 mars au 7 avril
Lecture au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, dirigée par Aurélien Hamard-padis, avec Elissa Alloula, Claïna Clavaron, Flora Chéreau, 14 décembre 2019.
Création dans une mise en scène d’Aude-Laurence Biver, avec Juliette Allain, Bach Lan Lê-Bà Thi, Catherine Marques, Théâtre Ouvert Luxembourg (Luxembourg), du 18 au 31 octobre 2024.
1 heure d’émission à écouter en podcast dont le principe est :
« Autour des auteurs publiés par les éditions Espaces 34, les étudiants de l’ENSAD de Montpellier, sous la direction de David Léon, travaillent leur voix, leur diction, le sens des textes. Une fabrique de l’art du comédien à entendre, entrecoupée par la parole des auteurs, de leur éditrice Sabine Chevallier, et de la dramaturge Marie Reverdy. Le texte se déploie également le temps d’une lecture faite par l’auteur, par les étudiants de l’ENSAD, ou par Béla Czuppon, comédien et metteur en scène, La Baignoire-Montpellier. »
http://www.radioclapas.fr/portfolio/plateau-virtuel-club/
1re diffusion vendredi 2 mars 2018, émission 5
https://www.youtube.com/watch?v=WXbp7InauQQ