Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

Père et Fils

ISBN : 978-2-84705-098-1
EAN : 9782847050981

13x21cm, 40 p. , 9,80 €
3 hommes, 1 femme

2012

Un espace sans nom, bordé d’une forêt, contrôlé par des forces militaires. À la lisière de cette forêt, un homme reclus survit avec son fils, dans une grange.
Invariablement, l’homme refuse de se nourrir. Chaque jour, il sort, puis, le soir venu, raconte à son fils ce qu’il voit au dehors : la quête du peuple des morts, dans la forêt. Chaque jour, le père franchit la frontière de la lisière à la rencontre de ceux qui, rongés par la faim, arrivent, cherchant une terre d’asile.
De l’autre coté, les vivants viennent visiter, photographier le no man’s land en ruines – un lieu devenu interdit aux morts.

Dans ce texte épuré où se superposent le temps des camps et celui des bateaux d’exilés, David Léon saisit la condition humaine dans trois de ses gestes élémentaires : se nourrir, créer, détruire.

Extraits de presse

« (…) David Léon dans cette seconde pièce parle sans pathos du destin que partagent des milliers d’hommes et de familles qui quittent Afrique et Moyen-Orient, dans cette période de conflits. Mais son propos est sans aucun doute beaucoup plus universel.

Il a choisi en exergue de son texte de citer le hongrois Imre Kertész, rescapé de la Shoah et son Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas, comme si l’humanité était au fond incapable d’affronter sa mauvaise conscience. Les hommes construisent encore et encore des camps pour interner d’autres hommes, établissent de nouvelles frontières infranchissables. »

[Marie du Crest, La cause littéraire, 21 novembre 2013]


Une pièce « qui est “grande” : d’humanité en crise, de révolte, de questionnement, avec une qualité de regard alliée à celle de l’écriture : un remuement énorme où l’inconscient retors joue son rôle ».
[Michel Touraille, comité de lecture du CDN-Théâtre de la Criée, février 2011]


« La pièce en elle-même est un concentré de théâtre contemporain, où y est étudié l’Homme dans toute sa primarité, mais également dans son approche des relations sociales.

La langue de David Léon est belle et propre, sans emphase, et semble être représentative de ce qu’est le théâtre de nos jours. Une langue fluide, dont les quelques bosses donnent de la consistance au propos.

Père et fils est ce genre de pièce courte qui se lit d’une traite, pour découvrir, ou simplement pour plonger au coeur de ce qui se fait de mieux en matière de dramaturgie actuelle. Un beau livre, en somme. »

[Actualités littéraires, canal blog, 7 octobre 2012] après la lecture


« Où sommes nous ? L’odeur de la mort suinte le long des murs. La shoah transpire.
Ils sont deux, dans la clarté mouvante de la flamme : Le père et le fils. Comme un tableau de Caravage...
Qui nourrit qui ? Les rôles semblent inversés. Un fils nourrit son père et lui demande de se taire, comme dans un acte d’autorité adressé à un enfant.
Je vois les baraquements des camps, les grillages, les tours de garde et la foret autour.Traversée , elle ouvre tous les possibles.

(…)

Les camps de la mort sont remplacés par les camps de la mer, à la charnière des frontières. On y entasse tous ces migrants, exclus, en attente, dans des baraquements à Calais, ou en Italie....
Les bourreaux sont les même ; homme ou femme. ils prennent le pouvoir à travers leur poids de grossièreté langagière, et leur prothèse armée au bout de leurs moignons.
Ce fils, ce père, Benjamin, vivants ou morts, nous les reconnaissons. »

[Sylvie Lefrère, Vent d’art, 12 octobre 2012] après la lecture.


« De la difficulté de la filiation. »

[Jean-Michel Potiron, Blog jmp, 24 décembre 2021]

Vie du texte

Lecture par l’auteur et Eric Colonges à La Baignoire, lieu des écritures contemporaines, Montpellier, les 12 et 13 octobre 2012.

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