L’espace littéraire se transforme. Les écritures d’aujourd’hui demandent à être accueillies au-delà des zones définies par des termes qui enferment. L’important n’est pas l’identification catégorielle mais la pulsion qui préside à la langue et à la pensée et qui donne à la littérature ses multiples formes. Cette collection est ce lieu pour des voix, des fictions qui appellent la parole et le corps. Un trouble dans les genres, des forces en mouvement, du désir, de l’audace, de l’invention.
ISBN : 978-2-84705-271-8
EAN : 9782847052718
13x21cm, 80 p., 14 €
Publié avec le soutien du Centre national du livre
2022
Le ressac de la mer étreint le mouvement de Debout, la joie.
Son flux caresse, lamine, charrie, creuse et polit, emportant le lecteur dans une valse des pronoms, des voix et des identités.
Au bouleversement de la rencontre avec l’œuvre de l’écrivain Mathieu Riboulet – dont le texte résonne ici comme un hommage –, la voix narrative tresse un dialogue, questionnant le lecteur : "Que produit la littérature face au travail du temps, de la mémoire, du deuil et de l’amour ?"
Conversation entre les morts et les vivants, Debout, la joie, travaille au dépouillement et à l’épure de l’écriture, à son archéologie même, affirmant le geste littéraire comme celui du lieu possible d’une Fraternité.
« Le texte de David Léon s’affirme comme l’impossible nécessité d’un continuum.
L’oeuvre est fragments (un des mots essentiels du livre), au nombre de 25 comme autant de poèmes en prose, de pages d’un journal intime rapportant le temps du Covid, des grandes manifestations protestataires, du Confinement, de l’explosion sur le port qui a ravagé Beyrouth ou celui des incendies californiens, des lectures de l’auteur Mathieu Riboulet, mort en 2018, ou le temps passé sur la vaste plage méditerranéenne des corps nus, des vagues, des oiseaux migrateurs, la Maguelone.
Au-delà du fragment, quelque chose emporte la voix de l’auteur, celle qui lira d’ailleurs un des passages de son texte (cf XXI) sur SoundCloud. Les lignes chassent tout obstacle. La ponctuation et les majuscules qui normalement se répondent, ont disparu.
De la plage à la « mer étale » de l’ouverture à celle du baigneur entrant dans les eaux froides de la mer, la parole écrite tisse sa toile. (...)
Mais au-delà de la simple citation ou illustration, ces extraits [de Mathieu Riboulet] sont hommage et tombeau poétique, voix off qui « dit » en quelque sorte, lecture en direct et écho onosmatique : Mathieu, l’écrivain et Matthieu le frère suicidé, personnage fondateur du théâtre de David Léon.
Les « deux frères » dont la géminée du t serait l’unique frontière. Les deux corps emportés dans la mort par la maladie ou le passage violent d’un T.G.V.
Les deux œuvres s’embrassent, s’enlacent. (...)
La joie de saisir dans la description, l’image poétique du langage, la beauté du monde, du vivant saisi dans toute sa force comme si David Léon fondait en écho à l’oeuvre de Mathieu Riboulet, une nouvelle écriture, réconciliant les êtres aveceux-mêmes. »
[Marie Du Crest, Le littéraire.com, 2 avril 2022]
« Trente-cinq fragments. Juxtaposés, déroutants.
Sur la forme déjà, l’adresse trouble et multiple. Ce "tu" qui nous confond, lecteur, frère, frère auteur, autre frère.
Ces fragments sans majuscule ni ponctuation, mais pas sans rythme. Qui emportent comme le ressac, textes à multiples vitesses, qu’on lit et remonte de quelques mots, lignes, et redéroule.
Emotions troubles et déroutantes encore, qui touchent de sincérité au travers de cette intimité dévoilée, cette nudité sans fard. »
[Babelio, 10 octobre 2022]
« Un livre déroutant. Si le résumé du livre m’a tout de suite attiré, j’ai été agréablement surpris de voir quelque chose de totalement différent de ce que j’attendais.
Une écriture sans typo, sans virgules, sans majuscules... Un enchevêtrement de mots durs, parfois doux, et sur tous les thèmes.
J’y ai vu un certain éloge à la vie et ses promesses. L’écriture ne rend pas la tâche de la lecture facile, mais c’est comme la vie, parfois semée d’embûches.
Une ode à la poésie. »
[Babelio, 16 octobre 2022]
Lecture dans le cadre de la 2e édition du T.A.T ! (Théâtre Amour Transats !) du Nouveau Gare au Théâtre par Yan Allegret et les étudiants de l’école Auvray-Nauroy, à Vitry Sur Seine, le 17 juillet 2022.
Et aussi Voir et entendre l’interview de David Léon par Cécile Jodlowski-Perra, Occitanie Livre et Lecture, à l’occasion de la parution du livre, 13 mai 2022.