Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale
Ouvrage traduit par :
ISBN : 2-84705-059-0
EAN : 9782847050592
13x21cm, 120 p., 13,50 €
Monologue pour une femme ;
un homme, deux femmes
Ouvrage publié avec le soutien du Centre national du livre
2009
Ce livre comprend deux pièces autour de figures mythiques du cinéma :
— Insenso, monologue de femme inspirée par le film Senso de Visconti, traduit du grec par Constantin Bobas et Robert Davreu ;
présentation de Constantin Bobas et Robert Davreu ;
— Stroheim, pièce à trois personnages mettant en présence Erich von Stroheim à la fin de sa vie entourée de sa compagne, Denise, et de Norma Desmond, traduit du grec par Dimitra Kondylaki et Christophe Pellet ;
présentation de Chritophe Pellet.
Un texte de Dimitra Kondylaki, intitulé L’Utopie de l’union, sur Insenso et l’écriture de Dimitris Dimitriadis termine le volume.
Les traductions ont été réalisées avec le soutien de L’Atelier européen de la traduction, scène nationale d’Orléans, et de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale à Montpellier, dans le cadre du programme "Dimitris Dimitriadis 2009-2010" de l’Odéon-Théâtre de l’Europe.
Insenso. Emportée par le souffle d’une voix multiple, la comtesse Livia Serpieri (celle du film « Senso » de Visconti) n’est qu’amour pour le sous-officier Franz Mahler qui vient d’être exécuté sur sa propre dénonciation. Ce qui l’anime est la passion, celle qui espère la fusion impossible des corps, et conduit à la consumation des âmes jusqu’à la folie, hors de tout autre considération.
Stroheim. Retiré avec sa compagne Denise, Erich von Stroheim voit survenir Norma Desmond, l’héroïne du film « Sunset boulevard » de Billy Wilder dans lequel il jouait. Comme une vision impossible, inaccessible au temps, le personnage parle, évoque le passé et l’avenir, mais aussi la comédienne qui l’interprétait. Et du personnage à l’actrice, de la vie du réalisateur-acteur à la scène du théâtre, du monde des vivants et à celui des morts, se dessine l’abyme envoûtant de notre présence au monde.
Centrés sur des figures emblématiques du cinéma, ces deux textes interrogent le rapport au réel. Dimitris Dimitriadis travaille le rythme de l’écriture - ce dont témoigne la graphie - de façon à rendre perceptible les mouvements souterrains des êtres : monologue à multiples registres pour Insenso, sorte de dialogue syncopé à trois personnages pour Stroheim.
« Insenso
C’est un texte fulgurant, un long souffle de passion dévorante, où celle qui aime se perd pour devenir l’objet aimé. Elle, l’amante italienne, républicaine dans une Italie à l’aube de son indépendance face à l’Autriche, veut devenir l’Autre, le beau lieutenant autrichien. Les deux amants, les deux pays, double trahison aussi, celle de l’amour, celle de la patrie.
A travers une langue dépouillée et parfois crue, on assiste à une variation infiniment poétique sur la dépendance amoureuse, sur le souffle brà »lant du désir, l’adoration du corps et la défaite de la passion.  »
[Christine Gagnieux]
« Je suis la comtesse Livia Serpieri. J’ai dénoncé mon amant le sous-officier Franz Mahler comme déserteur de l’armée autrichienne. Arrêté, son exécution immédiate a été ordonnée. J’ai entendu la salve. J’ai poussé un grand cri et je me suis perdue en larmes dans la nuit de Vérone.
Passé cet aveu, plus aucun événement ne se produit dans Insenso, pièce de théâtre qui reprend l’intrigue de Senso, chef d’œuvre de Luchino Visconti. (…)
Pourtant le personnage de la comtesse se dédouble rapidement, Livia Serpieri et Franz Mahler s’incarnant dans un seul acteur, un être schizophrène dont les propos sont de plus en plus délirants…
Inspirée aussi par le cinéma, Stroheim est une pièce qui mêle à la réalité biographique des éléments de fiction surnaturelle.
Alors qu’il est sur le point de mourir, Erich von Stroheim vit retiré avec sa dernière compagne, l’actrice Denise Vernac. Un soir, ils reçoivent la visite de Norma Desmond, héroïne du film Sunset Boulevard de Billy Wilder dans lequel a joué Erich von Stroheim. Si cette étrange créature peut être perçue, au moins au début, comme une incarnation bergmanienne de la Mort, elle devient peu à peu l’expression d’une conscience qui hante un homme et le confronte à son passé. Le doute qui taraude l’esprit du personnage fait pendant au cancer qui ronge son corps.
De Hollywood, où il a connu la gloire, à Maurepas, où il a cherché l’oubli, Eric von Stroheim revisite son parcours terrestre une dernière fois pendant que Norma Desmond se perd en conjectures sur la frontière entre l’acteur et l’homme. Denise plaide pour une conception de l’œuvre qui transcende l’existence mais Erich semble surtout préoccupé par sa propre postérité…  »
[Alexandre Drier de Laforte, Centre national du livre, juin- juillet 2010]
« Insenso est un texte court, dense, un monologue dramatique où la parole est portée par le souffle du personnage traversant le temps et l’espace presque d’un seul trait, une flèche du début à la fin. (…)
dans ce temps suspendu, la pièce commence, à l’intersection d’une double trahison, celle de l’amour, celle de la patrie, dont Livia Serpieri devient l’intercepteur ; mais où la trahison doit aussi s’entendre dans le sens de la révélation.  »
[Extrait de la préface de Constantin Bobas et Robert Davreu, France Culture, 25 avril 2010]
Mise en onde de Insenso sur France Culture avec Adeline Guillot et Pierric Plathier, musique de François Marillier , dans une réalisation d’Alexandre Plank, le 25 avril 2010.
Dans le cadre du festival Théâtre au jardin, lecture par Christine Gagnieux, lors des Théâtre au jardin (compagnie Ekphrasis).
Lecture dirigée par Agathe Alexis, Théâtre de l’Atalante (Paris), 26 mai 2013.
Mise en onde de Stroheim sur France Cultureavec Michel Baumann, Dominique Valadié, et Jany Gastaldi, dans une réalisation de François Christophe, le 25 avril 2010.
Sélection de Stroheim par le Festival de l’art et du théâtre radiophoniques et diffusion de la mise en onde de France culture, Maison de la poésie à Paris, le 25 septembre 2010.
Lecture dirigée par Alain Barsacq, Théâtre de l’Atalante (Paris), 26 mai 2013.