Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

A ciel ouvert

EAN : 9782847053098
13x21cm, 80 p., 14 €
5 femmes, 1 homme, voire plus. A partir de 3 comédiennes et 1 comédien
Publié avec le soutien du Centre national du livre

2024

Une éducatrice d‘une Maison de la Protection de l‘Enfance se souvient de sa mise à pied actée par la direction et du soutien de ses collègues, après qu‘elle a lancé l‘alerte face aux violences exercées par un soignant sur une enfant.

Elle se souvient des rencontres régulières avec cette enfant et de ses jeux, alors hantés de démons.

Elle se souvient aussi de la façon dont l‘écoute, le soin, alliés à la puissance imaginative et poétique, ont ouvert l‘enfant à la vie.

Au plus près des logiques de chaque fonction sociale, la pièce dévoile l‘indicible d‘une terrible répétition : la brutalité exercée au travail sur les soignants en miroir de celle que rencontrent les enfants au sein de leur cellule familiale, puis au cœur même de l‘établissement censé les protéger.

Extrait de presse

« David Léon poursuit son œuvre théâtrale pour évoquer une autre violence, la violence institutionnelle attisée par le manque de moyens et de formations des personnels médico-sociaux et surtout d’un management toxique qui étouffe les éducateurs quand ils constatent des anomalies ou des violences. (…)

Toute la pièce par vagues successives crée une voix didascalique qui vient raconter les souffrances de cette éducatrice, empêchée et réduite au silence, anéantie et broyée mais qui sait écouter et qui se fait la voix de cette jeune fille violentée à la fois dans son contexte familial et dans son centre d’accueil et qui veut la protéger. (…)

En ne prenant pas la mesure de la tragédie avec les mots qui conviennent et en usant d’un néo-parler managérial qui tend à culpabiliser et à effacer toute empathie, l’auteur travaille aussi sur la perte de sens et donc de sensibilité du langage et sur la possibilité d’une parole qui apaiserait, qui donnerait du sens.
Cette recherche permanente du mot exact comme pour contrecarrer cette connivence cachée du langage, manifestation de l’oppression des chefs de service, renforce l’aspect critique de l’œuvre. (…)

La pièce ne se constitue pas par des allers-retours dans le passé pour faire le récit d’une expérience douloureuse et humiliante mais fait naître une nouvelle voix qui sort de la mémoire pour reconfigurer ce qui s’est passé intérieurement. (…)

C’est bien la jeune fille qu’elle [l’éducatrice] suit qui est capable de lui réapprendre le pouvoir émancipateur des mots, de cicatriser et d’offrir cette langue de l’instant, de la reconstruction et de la résilience parce que les mots sont la seule chose qu’il lui reste pour se protéger. (…)

Le ciel s’ouvre non pas pour faire passer la voix d’un Dieu absent mais parce que ceux ou celui qui ont subi la lâcheté, la violence et l’abandon sont capables de retisser du lien et de fermer le ciel de leurs blessures avec une conscience nouvelle. »

[Raf., L’Alchimie du verbe, 27 août 2024]


« A ciel ouvert » (qui va paraitre en début de semaine prochaine) est l’histoire de la mise en pied d’une éducatrice dans un service d’aide sociale à l’enfance, un milieu que connait bien l’auteur (c’est important).
Les services de protection de l’enfance sont là pour mettre des jeunes gens à l’abri de la violence, et parfois de faute de moyens, de formations, d’emplois qualifiés, de temps, de recul, ou tout simplement d’intelligence ils reproduisent à l’identique la violence qu’ils sont supposés combattre.

La pièce de David Léon tresse trois fils : les monologues de l’éducatrice, le langage de management administratif des travailleurs sociaux et des dialogues entre l’éducatrice et une jeune enfant, dialogues d’une immense poésie, cruelle et émouvante, à la métaphore du combat et de la dévoration permettent de mettre des mots sur les raisons du placement.

« A ciel ouvert » va sur un terrain rarement exploré (à ma connaissance), celui du bricolage à la va-comme-je-te-pousse des institutions qui sont là pour protéger l’enfance en danger.

La pièce est subtile, elle emplit d’un sentiment de colère sans jamais tomber dans la démonstration puisque heureusement la voix de l’enfant, la subtilité des échanges avec son éducatrice, montrent toute la beauté d’un possible travail d’écoute, d’accompagnement et de réparation.

[Eric Pessan, septembre 2024]

Vie du texte

Création dans une mise en scène de Julien Guill, avec Camille Daloz, Dominique Lé©andri, Sébastien Portier, Olivier Privat et Fanny Rudelle, La Bulle Bleue, Montpellier (34), janvier 2025.

Tournée 2025
— Théâtre du Point du jour (Lyon - 69) à confirmer
— Festival d’Avignon Off, à confirmer


Un court extrait lu par l’auteur

ICI

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