Éditions Espaces 34

Théâtre du XVIIIe siècle

Essais et pièces rendant compte de la grande variété de formes du théâtre du XVIIIe siècle

Extrait du texte

Scène I, p. 15

La marquise, le vieux colonel,
le président, l’amie de la marquise

Ils sont autour d’une table et jouent au pharaon. La marquise tient la banque.

LA MARQUISE. - Eh bien ! cher président, la fortune ne vous sourit guère, ce soir ?

LE COLONEL. - Peut-être lui fait-elle payer quelque jugement expéditif...

LE PRÉSIDENT. - Je vous entends : le pharaon serait le doigt de Dieu punissant le magistrat injuste. Malheur aux vaincus ! Il perd, il a donc mérité un châtiment. C’est se rassurer à faible prix
Non, mes amis, en ce monde, Dieu ou la fortune ne réparent pas l’injustice ; celui qui la commet ne subit d’autre peine, s’il échappe aux tribunaux humains, que le remords de sa conscience.

L’AMIE. - Et celui qui ne ressent plus de remords ?...

LE PRÉSIDENT. - Vit aussi bien que vous et moi...

LE COLONEL. - Tant qu’il ne sent pas sur son épaule la main du lieutenant de police.

LA MARQUISE. - Et c’est ce qui arrivera au chevalier. Il néglige ses devoirs, doit de l’argent à tout Paris et quand un de ses créanciers se rappelle à son bon souvenir, il le rembourse d’un mot piquant. Il sème la désolation dans les familles, séduit filles à marier et épouses honnêtes. Vous verrez tout à l’heure qu’il traînera à son bras quelque malheureuse dupe. Au moins s’il agissait avec discrétion, mais il a besoin de narguer la société, d’étaler ses mœurs dissolues.

LE COLONEL. - Avec le feu Roi, les choses auraient pris un autre tour : une bonne lettre de cachet et...

LA MARQUISE. - Prenez patience, son nom, qui jusqu’alors le protégeait, ne retiendra plus longtemps les menaces qui pèsent sur lui.

LE PRÉSIDENT. - Du dépit, marquise ?...

LA MARQUISE, surprise, mais aigre. - Grands dieux, pourquoi ?

LE PRÉSIDENT. - On dit que naguère le chevalier ne vous laissait pas insensible.

LA MARQUISE. - Laissez dire, Président, laissez dire.

LE PRÉSIDENT. - Il faut donc que ce soit vrai.

LA MARQUISE piquée. - Voulez-vous me faire regretter l’argent que je vous ai gagné ? Je reconnais, puisque vous n’en démordez pas, que le chevalier m’a témoigné, comme bien d’autres, de l’empressement, mais je lui ai appris, sans tarder, que ma vertu me mettait à l’abri de ses poursuites.

LE PRÉSIDENT. - Vertu bien neuve.

L’AMIE. - Allons ! Le chevalier ne mérite pas une brouillerie. Il attaque tout le monde...

LA MARQUISE. - Comment tout le monde ? Chère amie, vous m’épargnez peu. Apprenez que le chevalier, loin de me confondre avec tout le monde, avait su mesurer mon mérite et qu’il ne tenait qu’à moi de me l’attacher ; mais ce jeune étourdi n’aurait pu se retenir de jaser, de se glorifier de son heureux succès, et je tiens trop à ma tranquillité pour reparaître sur le devant de la scène. Âprement. Gardez pourtant à l’esprit que, la vanité de quelques-unes de nos belles dût-elle en souffrir, j’ai conservé tout mon empire, avec détachement mais était-il besoin de le rappeler ?

LE COLONEL. - Vous savez bien, chère marquise, que nous sommes tous à vos pieds.

LE PRÉSIDENT. - Vous relèverez-vous, colonel ?

LE COLONEL. - Voilà bien l’imprudence d’aujourd’hui : foin du respect pour le rang et la valeur ! La religion est bafouée, il faut chercher dans la province la plus reculée une épouse fidèle. Tout est renversé. Allez au théâtre : on pleure de bonheur et le malheur fait rire !

LE PRÉSIDENT, faisant un signe complice aux coquettes . - Grâce à Dieu, dans les armées, on peut encore trouver...

LE COLONEL, s’emportant. - Qu’osez-vous dire, malheureux ? Ignorez-vous que jamais le royaume n’a été aussi mal défendu ? C’est avec des préjugés comme les vôtres qu’on ruine une armée. Ah ! jadis, le vrai courage était récompensé, la noblesse se distinguait sur les champs de bataille, le feu Roi imposait à l’Europe attentive ses traités.

L’AMIE. - J’ai ouï dire à mon frère que Monsieur le duc de Saint-Simon, qui écrit, paraît-il, ses mémoires, jugeait bien autrement la politique du dernier règne.

LE COLONEL. - Ce jeune Saint-Simon n’a pas le sens commun. C’est, au reste, un ami des gens en place. Jamais plus, vous dis-je, les armes françaises ne se couvriront de gloire comme à Fleurus ou à Steinkerque ; ces temps sont révolus et le maréchal de Luxembourg restera notre dernier grand capitaine.
J’eus l’honneur de servir sous ses ordres et je puis avancer sans fatuité que ce grand homme, qui connaissait les siens, m’avait remarqué. Il me revient d’ailleurs qu’au siège de Namur...

LE PRÉSIDENT. - Oui, oui, nous savons... mais enfin, colonel, vos hauts faits pouvaient vous laisser espérer... que sais-je ? ironiquement le bâton, et ce n’est pas le Régent qui vous a écarté dès les premières campagnes de la guerre d’Espagne.

LE COLONEL. - Dans les dernières années de son règne, notre vieux Roi était entouré d’intrigants qui m’ont desservi ; aussi les désastres se sont-ils accumulés. C’est alors qu’on regretta Luxembourg. Sans doute me morfondais-je dans la place-forte où j’avais été relégué, mais Villeroy ou le prieur de Vendôme auraient pu me prier à genoux de retourner au feu, je n’aurais pas bronché.

L’AMIE. - Il n’est que trop vrai, mon cher colonel, que de nos jours le courage est bien mal récompensé ; mais pour nous, faibles femmes, la situation n’est guère meilleure : à chaque instant, notre réputation est menacée...

LA MARQUISE. - Président, vous avez encore perdu.

LE PRÉSIDENT. - Contre vous, Madame, j’aurais mauvaise grâce à gagner. Il est d’ailleurs temps que je cède la place ; je dois être demain au Palais de bonne heure.

LA MARQUISE. - Vous n’attendez pas nos amis persans ?

LE PRÉSIDENT. - Oh ! je les connais bien. Nous sommes à présent très intimes ; ils me donnent même à lire leur correspondance avec Ispahan. Le plus âgé, Usbeck, ne m’a pas quitté hier et a voulu assister à tous les procès où je siégeais. Vous les saluerez pour moi. Mesdames... Colonel...

Il s’incline et sort. La partie s’arrête. Le colonel se lève, il boîte.

L’AMIE. - Le président est un homme charmant.

LA MARQUISE. - La place est de nouveau libre et je vois, ma belle amie, que l’espoir renaît.

LE COLONEL. - Que voulez-vous dire, marquise ?

LA MARQUISE. - Rien que ce que tout Paris sait.

LE COLONEL. - Vous me faites sentir un peu rudement le poids de ma retraite...

LA MARQUISE. - Allons, colonel ! La proximité ne compte pas : on est souvent mieux informé en province qu’à Paris de ce qui s’y passe. Et vous savez comme moi que certains maris sont les derniers à apprendre les galanteries de leurs épouses.
Mais je vous vois impatient : apprenez donc que ce procès matinal n’était qu’un faible prétexte. A la vérité, notre cher président ne voulait pas rencontrer le cardinal.

LE COLONEL. - Et pourquoi donc ?

LA MARQUISE. - Parce qu’il lui a soufflé la Lombardi.

LE COLONEL. - L’actrice des Italiens ?

LA MARQUISE. - En personne. Depuis plusieurs mois, elle filait le parfait amour avec le Président, jusqu’au moment où je l’ai présentée à notre aimable cardinal qui rentrait de son ambassade auprès de la Sérénissime. Elle lui a plu, il l’a couverte d’or et l’a emporté aisément sur son rival qui regarde à la dépense ; ainsi la fillette a-t-elle troqué le noir contre le rouge. Depuis ils ne se quittent plus et le pauvre président perd au jeu l’argent qu’il ne mange plus en parties fines.

LE COLONEL. - Mais, marquise, on fait chez vous de terribles rencontres.

L’AMIE. - Valeureux soldat, aucun siège pourtant ne vous a vu capituler.

LE COLONEL. - C’est que... j’ai renoncé aux tourments de la passion depuis fort longtemps. L’âge...

L’AMIE. - L’âge n’y fait rien et vous pouvez encore compter bien des victoires.

LE COLONEL. - Oh ! sans doute, mais...

LA MARQUISE. - Mais... colonel ?

LE COLONEL. - Mesdames, une ancienne blessure...

LA MARQUISE. - Une ancienne blessure ?

LE COLONEL. - Une ancienne blessure m’a enlevé...

LA MARQUISE - Grands dieux, nous vous entendons, colonel !

LE COLONEL. - Je ne vous cacherai rien : c’était à la bataille de Nerwinden...

LA MARQUISE. - Cessez, colonel, cessez. Nous ne pourrions sans rougir entendre ces horribles détails, d’autant qu’il me semble que le cardinal et la Lombardi arrivent...

LE COLONEL. - Mesdames, mesdames...

LA MARQUISE qui ne l’entend plus. - Oui, ce sont eux.

LE COLONEL. - Mesdames, je vous prie...

LA MARQUISE irritée. - Quoi donc ?

LE COLONEL. - Mesdames, puis-je espérer que la révélation de mon infirmité ne sortira pas de cette pièce ?

LA MARQUISE. -Soyez assuré que nous n’en parlerons nulle part ailleurs.

LE COLONEL. - Aussi vous l’ai-je dévoilée ; je sais à qui je parle et mon secret est entre de bonnes mains.


Scène III, p. 25

La marquise, Usbek, Rica, le cardinal, l’amie de la marquise, la Lombardi

Usbek a conservé ses vêtements orientaux, mais Rica est habillé à la française. Pendant la conversation, la Lombardi fait des mines à Rica.

LA MARQUISE. - Mes chers amis, entrez et dites-nous comment vous avez été accueillis à Paris.

USBEK. - Au milieu d’une curiosité qui va jusqu’à l’extravagance. Nous avons été le centre de toutes les sociétés, et je crois pouvoir avancer qu’à cette heure il n’est pas un Parisien qui ne sache notre arrivée et ne cherche à nous voir. Mais Rica a fait une expérience amusante...

RICA. - J’ai été frappé par l’oubli dans lequel je suis tombé après avoir endossé un habit à la française : je n’existais plus. Ne serais-je Persan que par mes vêtements ?

LE CARDINAL. - Comme je suis cardinal par ma robe rouge. Parure et badinage, voilà tout Paris.

USBEK. - Et juges-vous, Éminence, cette société conforme aux dogmes de votre religion ? Au moins, semble-t-elle vous convenir.

L’AMIE. - La conversation va devenir épineuse ; je passe au salon écouter ce remarquable claveciniste que vous avez invité.

Elle sort à gauche.

LE CARDINAL. - Pourquoi, diable, attendez-vous de notre sainte religion qu’elle réforme la société ?

USBEK. - Elle pourrait la rendre plus juste.

LE CARDINAL ironiquement. - Et chasser les excès les plus criants, ensevelir dans une abbaye le prélat qui court le monde au bras d’une actrice, châtier lourdement le pécheur, le détacher de ce monde pour qu’il aspire à son salut.

USBEK. - Je ne vais pas jusque là...

LE CARDINAL. - D’autres y vont. Ces exécrables disciples de Jansenius que le Pape vient de condamner voudraient que chaque homme porte le cilice et renonce aux plaisirs terrestres.

USBEK. - Sans doute exagèrent-ils, mais ne trouvez-vous pas que la morale s’est trop assouplie ou du moins s’applique de manière bien inégale. Comme la loi civile, la loi religieuse ne peut souffrir d’exception.

LE CARDINAL. - Et la loi naturelle, l’oubliez-vous ? Elle fait les uns grands, les autres petits. Notre-Seigneur, lui-même, dans son infinie bonté, a pris soin de distinguer ses apôtres des autres hommes, a pardonné au bon larron. La loi religieuse ne peut être uniformément respectée ; elle doit prendre en compte les différences naturelles des hommes.

USBEK. - La casuistique se justifie donc ?

LE CARDINAL. - Elle prend ses racines dans la nature humaine.

RICA. - J’y vois pour ma part une belle expression de la tolérance.

LE CARDINAL. - La religion doit servir au bonheur de l’humanité et prescrire l’observation des lois, l’amour du prochain et la piété envers les parents. Celui qui l’écarte de cette fin pèche contre l’homme et son créateur.

USBEK. - Mais, Éminence, vous ne dites jamais la messe ?

LA MARQUISE . - Cela lui arrive et de surcroît il prêche merveilleusement.

LE CARDINAL à Usbek. - Je vous sens venir, mais je vous répondrai tout net que ce n’est pas l’église qui fait le chrétien, ni la mosquée qui fait le mahométan. Les rites ont été inventés par les hommes ; la vraie religion rend l’individu juste et bon.

USBEK. - Vous sembliez pourtant bien emporté contre les jansénistes ; ne veulent-ils pas, eux aussi, un homme meilleur ?

LE CARDINAL. - Ce sont de fieffés hypocrites qui intriguent pour que l’un des leurs devienne confesseur du Roi ; ils auraient ainsi la haute main sur les affaires religieuses du royaume et pourraient donner libre cours à leur fanatisme. Comment s’entendre avec eux ? Ils prétendent que la vie terrestre sert à expier dans la souffrance le péché originel que porte chacun d’entre nous...

RICA. - Or la religion doit favoriser le bonheur de l’homme...

LE CARDINAL. - Parfaitement : si Dieu aime l’homme, il ne peut vouloir son malheur !

RICA. - Et la religion chrétienne vous paraît répondre à cet impératif ? L’ecclésiastique forcé au célibat, la religieuse enterrée dans un cloître contre son gré, diriez-vous qu’ils sont heureux ?

LE CARDINAL. - Comme les autres, notre religion commet des abus : la continence à laquelle prêtres et religieuses sont tenus est insupportable. Elle nuit à la propagation du genre humain et s’oppose ainsi à son bonheur.

RICA. - Comment ?

LE CARDINAL. - Plus il y a d’hommes dans un Etat, plus le commerce y fleurit ; ainsi naît l’abondance qui mène à la prospérité. Mais le célibat des prêtres n’est pas la seule entrave à l’accroissement de la population : le divorce qui le favorise est interdit chez nous, comme la polygamie qui le ralentit est permise chez vous.

USBEK. - Vous voyez dans nos sérails...

LE CARDINAL. - Une cause de la dépopulation de l’univers. La nature agit toujours avec lenteur, et, pour ainsi dire, avec épargne ; elle veut de la température et si on la précipite, elle tombe bientôt dans la langueur. C’est dans cet état de défaillance que vous met toujours un grand nombre de femmes. Il est très ordinaire de voir un homme, dans un sérail prodigieux, avec un très grand nombre d’enfants. Et je ne parlerai pas des eunuques...

LA MARQUISE. - Vous paraissez rêver, Usbek ?

TABLEAU DU SÉRAIL

USBEK. - Je songeais à mes épouses ; les lettres qu’elles m’adressent ou celles des eunuques m’apprennent que l’ordre qui régnait à mon départ commence à se relâcher. Je devrai bientôt montrer plus de sévérité.

LA LOMBARDI. - Ne souffrez-vous pas de leur éloignement ?

USBEK. - Hélas !

LA LOMBARDI. - Et vous, seigneur Rica, n’aspirez-vous pas au mariage ?

RICA. - Bien sûr, mais j’ai voulu auparavant voir le monde.

LA LOMBARDI finement. - Vous en recevrez de précieuses leçons.

RICA. - Les jeunes gens de qualité n’en agissent-ils pas de même en Europe ?

LA MARQUISE. - Absolument, mon propre neveu se promène actuellement en Italie.

RICA. - Vous, marquise, un neveu en âge de voyager ?

LA MARQUISE un peu raide. - Il est vrai que j’ai une sœur de plusieurs lustres mon aînée ; il s’est même trouvé que l’on ait pris son fils pour mon frère.

LA LOMBARDI. - Et quelle impression les femmes de notre pays ont-elles faite sur vous ?

RICA. - Extraordinaire, mademoiselle. Dès que j’ai mis le pied en Europe, j’ai été frappé à la vue de toutes les femmes qui m’entouraient. Dans chaque compagnie, un visage dévoilé à deux pas de mes mains tremblantes, des lèvres incarnadines me souriaient.

LA MARQUISE. - Et vous résistâtes ?

RICA. - À quel prix, marquise ! Outre leurs charmes exposés, les femmes européennes brillent par leur esprit piquant, la finesse de leurs reparties, leur caractère enjoué.

USBEK. - Nos femmes orientales, accoutumées dès le plus jeune âge au joug qu’elles devront supporter jusqu’à la mort, recluses loin de toute société, n’ont jamais la gaîté des Parisiennes.

RICA. - Combien de fois, devant de tels trésors, ai-je regretté que notre sainte loi nous interdît d’approcher une infidèle !

LE CARDINAL. - Encore une fois, les saintes lois ne doivent point avoir d’autre but que le bonheur de l’homme, mais nous n’allons pas recommencer. Il se lève. Permettez-moi d’aller écouter un peu de musique.

Il sort à gauche.

LA MARQUISE. - Pendant toute la durée de votre séjour en Europe, vous aurez donc, cher Rica, la constance de ne pas céder à nos charmes ?

USBEK. - Il le doit.

LA MARQUISE à Usbek. - Respecteriez-vous tous vos devoirs ? En l’absence du cardinal, je vous dirai que notre religion connaît la faiblesse humaine et offre, à celui qui succombe et regrette, le pardon et le rachat. La vie serait infernale autrement, toujours balançant entre la tentation du péché et la honte de l’avoir commis.

USBEK. - Bel éloge de la faute.

LA MARQUISE. - Non, s’il vous plaît, du pardon.

LA LOMBARDI. - Mais, Rica, vous n’avez pas répondu à la question de la marquise.

RICA. - Dans mon embarras, je ne sais que répondre. Ma religion ne me laisse pas le choix, mais il y aurait de la suffisance à jurer ce soir que je ne céderais jamais. Ce serait de plus gravement vous manquer, Mesdames, que d’imaginer un instant que vos charmes soient impuissants.

LA MARQUISE. - Eh ! le tour est galant ; cela sent son petit-maître qui a couru les salons.

RICA. - Ne me raillez pas, marquise, mes tourments méritent une autre récompense.

LA MARQUISE. - Malheureux Rica, voici quelqu’un qui, depuis bien longtemps, ne s’embarrasse plus des tourments qui vous déchirent.

Haut