Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

Si les pauvres n’existaient pas, faudrait les inventer

ISBN : 978-2-84705-269-5
EAN : 9782847052695
13x21cm, 72 p., 14.50 €
3 femmes, 2 hommes
Publié avec le soutien de la Société Suisse des Auteurs

2022

Ils sont cinq qui endossent à tour de rôle le costume d’un individu à l’identité fluctuante. Ils l’accompagnent dans différents moments de sa vie.

Cet individu est un de ceux qu’on appelle « les pauvres », pauvre du fait des hasards de la naissance, des accidents de vie, de parcours contraints. Personne n’est à l’abri.

À travers la vie d’Antoine, Antonella, Anton, Antonio, Antoinette. Antonia, les cinq comédien.ne.s en viennent à questionner leur propre rapport à la pauvreté.

C’est quoi la pauvreté ? Que faire face à elle ? Comment continuer à vivre dans une société où le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’accroît ?

Que faire individuellement ? Collectivement ?

Distinction

Pièce sélectionnée pour le Prix de la Librairie Théâtrale 2023.

Extraits de presse

« Qui invente les démunis ? L’auteur, en qualité d’écrivain, ou surtout l’organisation sociale ?

En tout cas, Richer va parler d’eux, les faire parler dans tous leurs états : un jeune couple qui attend un enfant sans avoir les moyens de le prendre en charge, des gens confrontés aux logements onéreux de Genève, un accidenté du travail, un étudiant à qui l’on propose des emplois mal payés et sans rapport avec sa formation d’archéologue, une adolescente qui avorte, des chômeurs suspectés d’être des branleurs...

Des vies meurtries, méprisées. Ces personnage /comédiens, au nombre fluctuant, selon l’indication de l’auteur, sont comme une déclinaison humaine : Anton, Antoine, Antonia, Antonella, Antoinette. Antonio.

Richer en cela revendique l’influence d’Atteintes à sa vie de Crimp et des identités multiples d’Ann. (…)

La pièce montre les rouages de cette société qui rejette jusqu’à l’absurde les laissés-pour-compte. Une vraie scène, selon la logique dramatique avec des répliques, réunit ainsi une conseillère de l’Office cantonal de l’emploi, un équivalent d’agence de Pôle Emploi et un candidat à qui l’on va reprocher de ne pas respecter la période durant laquelle, il doit mener ses recherches de travail. (…)

Au fil du texte, Richer instaure comme un jeu de massacre où le cynisme rend la condition des pauvres encore plus terrible. (…)

Que faire alors de sa colère ? Que fait le théâtre ? Répondre simplement à une commande de la ligue suisse des Droits de l’Homme pour ses 90 ans ? Ou faire entendre des voix qui sont peut-être aussi les nôtres ? Les choses changeront-elles ? Faut-il en rire ou en pleurer ? »

[Marie Du Crest, Le litteraire.com, 16 octobre 2022]


« Jérôme Richer promène un personnage à l’identité changeante (…)

Anton naît d’une relation sexuelle inconfortable dans une voiture à l’habitacle un peu pourri et déjà pour ses parents se pose la première question : comment s’en sortir avec un enfant ?

Antonio subit les sarcasmes de ses condisciples au collège parce qu’il a des baskets trop nulles et qu’il ne sent pas bon. (...)

Antoine et son master d’archéologie sont au chômage. Antoinette retraitée à 600 francs, pense à s’immoler par le feu devant la superette Migros pour déclencher une révolution comme Mohammed Bouazizi (…)

Entre ces petites scènes, les comédiens viennent eux-mêmes se questionner et questionner le public. (…)

C’est drôle, dynamique, efficace. »

[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n°238, novembre-décembre 2022]


« Cette pièce annonce la couleur : dès le titre, on sait à quoi s’attendre, un peu comme quand sort un film de Ken Loach.

Le bébé qui arrive alors que ce n’est vraiment pas le moment, l’enfance chaotique, l’adolescence de victime, les boulots de m… les bureaux de pôle emploi – enfin, ici, de l’office cantonal de l’emploi, les injonctions contradictoires, les injustices qui sanctionnent le brave homme et glorifient les salauds… tout est là.

Alors, comment faire pour surprendre encore le spectateur ? La forme, bien sûr. C’est la seule chose qui pourrait un peu désarçonner. Et c’est ce que fait Jérôme Richer.
Il y a des personnages, mais ils portent des prénoms si proches qu’on a bien du mal à les différencier : Antoine, Antonella, Anton, Antonio, Antoinette, Antonia. Plus que des vrais personnages, ce sont des archétypes, même si, dans chaque scène, l’auteur est assez adroit pour glisser quelques mots qui situent.

Mais les personnages ne sont pas tout. S’ils prennent la parole, c’est au cours d’un récit porté par un narrateur (…)
le travail sur la forme et montrer de quoi il s’agit : décrire le réel social et sa cruauté. »

[Nicole Fack, Théâtre Actu, 25 mars 2023]

Vie du texte

Création dans une mise en scène de l’auteur, avec Aude Bourrier, Fanny Brunet, Camille Figuereo, Baptiste Morisod, Cédric Simon, au Théâtre Le Grütli, Genève, Suisse, du 14 au 27 janvier 2019.


Lecture lors des Lundis en coulisse du Théâtre Narration, dirigé par Gislaine Drahy, à Lyon, le 28 novembre 2022.

Un court extrait lu par l’auteur

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