Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

Animaux extraordinaires

ISBN : 978-2-84705-272-5
EAN : 9782847052725
13x21cm, 64 p., 13 €
1 homme (voix narratrice aussi), 1 femme
Publié avec le soutien du Centre national du livre

2022

La plupart du temps la mort est une pensée, un état irréel, consacrée aux autres, rien qui mérite de s’alarmer tous les matins.

Et puis il arrive que l’on meurt dans votre périmètre proche, presque sans prévenir, et que cette personne s’appelle la mère.

Et la mort de la mère déclenche une réactivité particulière dans la chaîne émotionnelle. Vous la pensiez déjà morte. Votre mère. Si peu vivante à vos yeux qu’autant dire dans l’au-delà. Bien vivante pourtant mais tellement perdue à votre propre existence qu’aussi bien déjà sans vie. Une morte vivante.

Et voilà que morte, la dame revient à la vie, puissante et inattendue. Bien plus réelle qu’elle le fut pour finir dans la réalité.

Y a-t-il une seconde mort ? Les morts peuvent-ils mourir ? Et celui qui reste ? Comment s’appelle-t-il ? Le père ? L’autre mort vivant. Qu’en faire

Extraits de presse

« Poème dramatique à la langue ciselée et d’une grande simplicité évoquant avec subtilité et intelligence la complexité des rapports familiaux. »

[Centre national du livre, octobre 2021]


« Autour de cet événement [la mort de la mère] gravitent non pas des personnages constitués mais un entourage familier : une fratrie nombreuse de sept frères et soeurs, un père, des proches… La matière dramatique s’élabore en récits brefs dont l’ouverture évoque l’absence des sept enfants à la cérémonie d’adieux mais aussi en traits poétiques. ( …)

Tout se dit en fragments ponctués par la didascalie Temps qui fait se reposer la voix. (…)

La vie s’égrène avec des naissances, la neige à Noël, les années qui passent, la sortie au supermarché… Et survient La disparition de la mère, que des coups de téléphone ont annoncée.

Le dialogue alors enfin pourra avoir lieu au centre du texte, à partir de la page 19, celui de l’Homme –enfant et de la Femme-mère et dont le comble sera le monologue de plusieurs pages de cette dernière, à l’instant « d’entrer dans les flammes ».

Passage compact où la crémation, l’incinération s’avouent comme un parti pris poétique, loin de celui du pourrissement de la charogne. Jean Cagnard écrit ce que l’on ne peut voir, une nekyia contemporaine, une fournaise du langage, un « gros shoot de poésie » (p. 36). Il lui faut décrire la chimie du brasier funéraire, de ces quatre-vingt-dix minutes ultimes et flamboyantes !

En vérité, la vie et la mort sont des disparitions, des effacements, des métamorphoses réincarnées. Le fils peut alors se souvenir de la dernière fois où les enfants ont vu la mère lors de d’un séjour écourté avec le père. Tous deux des « animaux extraordinaires », des « écritures prodigieuses ».

Celles d’un texte qui porte la vie et la mort d’un couple, à l’encre des mots poétiques, qui montrent à voir et des silences. »

[Marie Du Crest, Le Litteraire.com, 20 juillet 2022]


« Pour Jean Cagnard, les parents sont donc des animaux extraordinaires, peut-être parce que le temps semble figé en leur présence comme en leur absence.

Et c’est avec cette langue si épurée que l’écrivain essaie de donner à voir cet invisible universel provoqué par la disparation d’un être. (…)

Un monologue [de la mère] rude, drôle parfois, âpre et rugueux, la fin de la mère dans les flammes du crématorium devenant une métaphore de la fin de notre monde, brûlé par le réchauffement climatique. (…)

Jena Cagnard créé des images poétiques, il nous donne à voir l’invisible, comme si le monde des morts reprenait vie dans le monde des vivants.

Chacun peut se laisser traverser par cette langue-poème très imagée, se laisser troubler dans ces grands gouffres que sont la disparition, le deuil et la béance de la famille.

Animaux extraorodinaires est un texte puissant, et dérangeant, un texte qui nous brasse et qui peut devenir comme un compagnon de route. »

[Laurence Cazaux, Le Matricule des Anges, n° 236, septembre 2022]


« Une langue épurée, simple et évocatrice, faite pour la parole. D’une grande musicalité, elle voyage dans les mots.

Elle se déploie sous la forme d’un poème, écrit en vers libres, non rimés, sans ponctuation. (…)

Le récit de la crémation de la Mère, véritable morceau de bravoure, est d’une grande virtuosité. »

[Comité de lecture du Quartier des Autrices et des Auteurs, Ivry-sur-Seine, 17 octobre 2023]

Vie du texte

Lecture lors des Lundis en coulisse du Théâtre Narration, dirigé par Gislaine Drahy, à Lyon, le 28 novembre 2022.

Un court extrait lu par l’auteur

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