Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 978-2-84705-177-3
EAN : 9782847051773
13x21cm, 184 p., 17 €
15 personnages pouvant être interprétés par 5 hommes et 5 femmes
Publié avec le soutien du Centre national du livre
2019
Le théâtre d’une petite ville de province, Balbek. Comme ailleurs dans le pays, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Une troupe permanente de comédiens et sa directrice travaillent en décentralisation.
Parmi eux, Aymeric, assoiffé de reconnaissance, rêve de gloire tandis que Lucas s’interroge sur la capacité du théâtre à participer aux luttes sociales et que Michael, sensible aux idées des Premières Lignes, dénote. Barbara, fille de la directrice d’un grand théâtre de la capitale, rejoint la petite troupe et découvre ces espaces péri-urbains délaissés.
Alors qu’Aymeric, monté à la capitale, gravit peu à peu les échelons de la notoriété avec l’appui de la mère de Barbara et de sa compagne, la jeune chanteuse Juliette Demba, la crise politique et sociale conduit à la catastrophe. Mais la célébrité est enfin là, à portée.
A quelles compromissions Aymeric sera-t-il prêt, quels silences, pour atteindre ce qu’il s’était promis d’atteindre ? Est-il possible de combattre un système de l’intérieur ?
Mephisto Rhapsodie traite des liens qu’entretiennent aujourd’hui l’art et le pouvoir, la politique et les artistes. Interrogeant les enjeux du théâtre contemporain, et convoquant la vie et l’œuvre de l’écrivain allemand Klaus Mann ainsi que la figure ambiguë du comédien allemand Gustaf Gründgens dans les années 30, ce texte cherche à déjouer les évidences. Il tente de critiquer la paresse de pensée qui nous fait parfois croire que nous ne participons pas de ce qui détruit un monde et travaille la zone de notre fascination aveugle pour la célébrité et le succès.
Pièce sélectionnée par le comité de lecture de Troisième Bureau, Grenoble, 2019.
Pièce remarquée par le comité francophone Eurodram 2020.
« Mephisto rhapsodie raconte l’ascension d’un comédien arriviste, ses compromissions pour accéder au succès, jusqu’à sa nomination à la tête d’un théâtre, dans un contexte de montée de l’extrême droite. (…)
Parallèlement à l’intrigue, au cœur de ce spectacle d’envergure porté par huit comédiens aux multiples rôles, une question taraude les personnages : « Pourquoi faire du théâtre aujourd’hui ? ». (…)
Le texte de Gallet, très bien servi par la mise en scène simple, fluide et rythmée de Baro, et par un jeu aux multiples couleurs, emporte le morceau.
Sans concession sur le narcissisme de l’artiste, le surplomb moralisateur du monde du théâtre et son asthénie tchekhovienne d’univers moribond, Mephisto n’épargne rien à une société du spectacle qu’il griffe de partout – son propos mordant jusqu’au public même. Mais il porte en même temps une véritable tendresse pour le théâtre, un attachement, un amour.
Avec ses personnages complexes et profonds, pris dans leurs contradictions, cherchant la meilleure façon d’agir, avec ou sans le théâtre, face aux dangers qui menacent, Mephisto rend de plus plausible, présente, là, véritablement devant nous, cette dystopie malheureusement de plus en plus probable d’un monde où s’imposera l’extrême droite. Quels choix cette situation nous demandera-t-elle d’opérer ? Préparons-nous à cet avenir brûlant, propose Méphisto.
De réponse définitive on ne trouvera pas dans le théâtre. Mais en s’aidant du théâtre, peut-être.
[Eric Demey, La Terrasse, n°274, 8 mars 2019]
« Le rapport de Mephisto Rhapsodie au Mephisto de Klaus Mann (…) est à la fois plus libre, et moins personnel. Si le metteur en scène et l’auteur Samuel Gallet souhaitaient au départ réaliser une adaptation de Mephisto, ils ont en effet fini par emprunter un chemin tout autre.
Bien qu’inspirée du livre de Klaus Mann, la nouvelle création de Jean-Pierre Baro se déploie en effet non pas l’Allemagne nazie, mais dans la France actuelle. Entre une campagne au nom proustien, Balbek, et une capitale aussi anonyme que la menace nationaliste dont il est question d’entrée de jeu. »
[Anaïs Heluin, Sceneweb, 9 mars 2019]
« L’écrivain pose la question de ce que peut le t »âtre dans ces temps troublés. Faut-il mieux monté un classique, un Tchekhov par exemple, comme reflet de l’impuissance de notre temps. Ou bien partir au contact des gens et rendre compte des lutte sociales ?
Il évoque l’entre-soi du monde du théâtre (…). Interroge les liens que le théâtre entretient avec le monde politique ? Comment il se bâillonne et se censure lui-même dans le sujets abordés.
Le texte est âpre, percutant, violent par moment.
Il y a quelque chose de salutaire dans ce miroir tendu… »
[Laurence Cazaux, le Matricule des Anges, n° 203, mai 2019]
La pièce est traduite en anglais par Chris Campbell, 2019.
Elle est créée dans une mise en scène de Kirsty Housley, avec Leo Bill, Elizabeth Chan, Tamzin Griffin, Rebecca Humphries, Sean Jackson, Subika Anwar Khan, Anna-Maria Nabirye, Rhys Rusbatch, au Gate Theatre, Londres, du 3 au 26 octobre 2019.
La pièce est traduite en allemand par Heinke Wagner.
Création dans une mise en scène de Jean-Pierre Baro, au Théâtre National de Bretagne à Rennes, avec Jacques Allaire, Julien Breda, Lorry Hardel, Cléa Laize, Elios Noël, Tonin Palazzotto, Pauline Parigot, Mireille Roussel, du 6 au 16 mars 2019.
Tournée 2019
— Marseille, Le Théâtre Joliette, Scène conventionnée, les 21 et 22 mars
— Foix, L’Estive, Scène nationale, le 26 mars
— Tours, Théâtre Olympia , CDN, du 1er au 6 avril
— Théâtre des Quartiers d’Ivry, du 12 novembre au 1er décembre