Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 2-84705-168-1
EAN 9782847051681
13x21 cm, 96 p., 14.50 €
1 homme (fils), 1 femme (mère)
Publié avec le soutien du Centre national du livre
2018
Une mère – impitoyable semble-t-il – et un fils – obéissant semble-t-il.
Le fils revient chez sa mère après avoir fait le tour du monde. Il apporte des nouvelles absurdes. Il n’a rien vu, rien compris – a-t-il seulement ouvert les yeux ? Son but à présent : rester dans les jupes maternelles, bien plus vastes que n’importe quel horizon. Mais il n’est pas le bienvenu et la mère le renvoie grandir dehors – n’y a-t-il pas une guerre quelque part ?
Lorsqu’il revient, cette fois, les nouvelles seront plus cohérentes, mais les absurdités du monde se sont rapprochées, les horreurs, les folies, qui peu à peu entament la carapace compacte de la mère. D’abord messager, le fils devient de plus en plus acteur des événements. Soudain il aura des amis, beaucoup d’amis, une véritable population d’amis, tous dangereusement semblables.
Et le monde va s’inviter à la table de la mère, étrangement disproportionné, étrangement violent, renversant les rôles et les autorités. Qui sait ce dont sont capables les oisillons qui deviennent des aigles…
« La nouvelle pièce de Jean Cagnard est comme un cyclone, un ouragan qui emporte la froide logique. Elle a été écrite et montée pour deux comédiens et des marionnettes. (…)
Le monde a bien subi un profond chambardement, celui qui traverse la planète, le réchauffement climatique qui fait disparaître tour à tour le Groenland puis l’Afrique du sud. Il ne reste plus qu’à délocaliser en Europe la fabrication des bouillottes, à la suite du Tibet.
La lecture du texte nous embarque, nous donne le mal de mer dans les tangages du sens : en mer, il faut toujours fixer un cap pour se prémunir des méchantes nausées. La représentation sans doute rend plus doux ce voyage hasardeux.
Les repères : une mère et un fils de 27 ans se retrouvent après le tour du monde de ce dernier. Il semble être face à la figure maternelle un enfant obéissant, celui qui dit mécaniquement « oui maman », au début de la pièce. Tous deux ne font que s’entrevoir dans la durée répétitive, indéterminée du « plus tard » qui construit le texte par sauts. Leurs échanges dérèglent le langage à coups d’absurdités.
Le monde que le fils retourne découvrir (de la partie 1 à la partie 2) est à la fois drôle, insensé et inquiétant ; il rassemble, gratte-ciel, décolleté et frites dans une sorte de vaste désordre burlesque. Il fait théâtre en somme, comme le dit la mère mais sur un mode ironique en regardant, « en trempant un orteil » et en apprenant.
Les retours du fils sont autant d’expérimentations de la folie humaine (celle des amis puis des ennemis), d’incursions dans le réel affligeant et parmi elles, celle « au bord de la furie », celle de la guerre. Les didascalies « mordent » sur le texte des répliques peu à peu à partir de la partie 3. Les animaux pénètrent sur le territoire de la parole et se substituent à elle (…) »
[Maris du Crest, La cause littéraire, 5 novembre 2018]
Création par Le Tas de sable, Ches Panses vertes, dans une mise en scène de Pierre Tual, avec Charlotte Bouriez et Pierre Tual et une dizaine de marionnettes, Festival Marionnettes en Chemins, Amiens, du 28 mai au 10 juin 2018.
Tournée de création 2018
— Festival Récidives à Dives-sur-Mer, 11 et 12 juillet 2018
— Festival Découvertes Images et Marionnettes au Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Tournai (Belgique), 2 octobre
— Festival Itinérant de Marionnettes, Valenciennes, 20 octobre
— Festival Petites formes mouvantes et Emouvantes, Meung-sur-Loire, 17 novembre
— Musée de la Vie Wallonne, Liège (Belgique), 21 décembre
Tournée 2019
— Théâtre Le Passage, Fécamp, 1er mars 2019
— Festival Mythos au Théâtre Du Cercle, Rennes, 5 et 6 avril
— Théâtre Le Palace, Montataire, 26 avril