Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 2-84705-159-9
EAN 9782847051599
13x21 cm, 64 p., 13 €
2018
Dans les coulisses d’un théâtre où se donne un drame historique sur la seconde guerre mondiale, des comédiens discutent. Certains jouent le rôle de nazis, d’autres celui de déportés. Ce sont des hommes liés par la fraternité de la scène, ils rient, s’adressent des plaisanteries, gèrent leur stress. S’ils donnent l’impression d’être soudés, il ne faut pas négliger qu’ils puissent taire leurs pensées les plus profondes, afficher une désinvolture de surface, et entretenir une certaine rivalité.
Lorsqu’un soir, juste avant la représentation, par mégarde, un comédien vient tacher l’impeccable tenue de nazi d’un autre comédien, ce fragile équilibre commence à tanguer.
Dans cette pièce-récit, Éric Pessan traque les sources-mêmes de l’intolérance, celle qui commence par des petits riens et finit par engloutir l’humanité des êtres. Il s’interroge aussi sur la porosité inéluctable entre le comédien et le personnage qu’il incarne.
« La pièce à l’écriture si particulière d’Eric Pessan est proche du récit. L’auteur s’y interroge sur la condition du comédien, mais aussi sur les sources mêmes de l’intolérance, qui peut commencer à partir de petits riens et engloutir subitement l’humanité. »
[L’Avant-scène Théâtre, 1re octobre 2019]
« Au centre de cette pièce une question passionnante : l’habit fait-il le moine ? L’uniforme nazi est-il susceptible de déteindre sur l’acteur qui le porte ?
La séparation insidieuse qui s’installe entre les acteurs "jouant" les soldats nazis et ceux qui incarnent les déportés est intéressante.
D’autant que l’auteur l’entrecoupe de réflexions sur la mémoire et la transmission (ou non) du vécu familial de cette période. »
[Babelio, 23 septembre 2022]
De si beaux uniformes est une pièce de théâtre qui explore l’origine de l’intolérance et les racines de la violence.
Elle montre comment des petites blagues, des remarques insidieuses ou des comportements déplacés banalisent peu à peu les stéréotypes, le mépris et les pensées racistes pour conduire au harcèlement, à la violence et à la haine.
La pièce s’apparente presque à un récit : une troupe se prépare à jouer une pièce de théâtre. Certains acteurs portent des uniformes de soldats allemands, d’autres des uniformes de prisonniers. Rapidement surgissent des remarques semblant inconséquentes, des plaisanteries sur la période, sur le port de l’uniforme. (…)
La pièce est une succession d’échanges entre les membres de la troupe sans qu’on sache qui s’exprime. Personne n’est identifié. C’est le groupe qui parle.
Cette construction montre avec encore plus de force comment des idées nauséabondes peuvent se diffuser et des fossés se creuser sans que quiconque ne s’en rende vraiment compte.
Pièce remarquablement bien écrite, à méditer et qui rappelle qu’aucune parole n’est banale et anodine.
[Babelio, 20 octobre 2022]
Lecture aux Lundis en coulisse de Lyon, proposés par Gislaine Drahy, Théâtre narration, le 26 février 2018.
Lecture aux Lundis en coulisse de la compagnie Les Encombrants, sélection par Gislaine Drahy, Théâtre narration, à Dijon, le 23 avril 2018.
Lecture par Stéphanie Marc, dans le cadre des Chapiteaux du livre, Béziers, le 22 septembre 2018.