Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 978-2-84705-151-3
EAN : 9782847051513
13x21cm, 112 p., 16 €
4 hommes, 3 femmes, choeur
Publié avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Centre national du livre
2017
Berlin, de nos jours. Parmi la génération des vingt ans, Jan, un jeune homme à vif, passionné, frondeur, marche à la rencontre de toutes sortes de gens dans cette ville qui ne dort jamais. Il se lie à un groupe de jeunes, organisés en collectif, qui tentent à leur façon de ne pas « collaborer » avec le système, de mettre en place une autre relation au travail et à la société.
Mais Jan entre aussitôt en conflit avec ces rebelles si raisonnables à son goût. Lui, ne veut pas pactiser avec le monde qu’il condamne, il défend une lutte plus radicale. Son engagement il l’exprime dans un article virulent destiné à leur magazine alternatif. Jugé trop violent, l’article est refusé. Jan poursuit alors sa marche dans la ville, parmi les autres dépossédés de la vie. Il est impatient d’agir, au risque de se brûler.
Pour la génération des vingt ans en Europe, anesthésiée par le consumérisme de masse et qui ne connaît plus qu’une liberté sans puissance d’agir, des alternatives sont-elles encore possibles ? Cette génération ne peut-elle qu’assister, impuissante, à la victoire d’un capitalisme anxiogène qui ne produit au fond que des relations mutilées ?
Berlin sequenz est un texte sur le désir. Désir des autres, désir brûlant d’une sincérité, désir d’un autre monde possible…
Pièce finaliste du Grand Prix de littérature dramatique 2018.
Pièce sélectionnée pour le Prix Sony Labou Tansi des lycéens 2018, organisé par Les Francophonies en Limousin et le PREAC à Limoges, remis en avril-mai.
« Jan a 20 ans. Une immense soif de vivre. De se choisir un avenir et de le faire rayonner dans un monde humain, juste, égalitaire. (…) Face à lui, à son désir de prendre part et d’être impliqué, d’autres jeunes. Ils ont le même âge. Des expériences différentes, des parcours compliqués. (…)
En une vingtaine de séquences, qui sont autant de petites histoires, Manuel Pereira rejoue l’affrontement éternel entre l’idéalisme et le pragmatisme, entre les intransigeants qui ne veulent pas de demi-mesures, qui vont chercher la faille partout où surgit la tentation de faire quelque chose, et ceux qui tranquillement, obstinément, passent à l’action.
Et puis il y a l’ami Mathias, son désir d’en fini à coups de médocs parce qu’il se trouve trop gros et que personne de veut baiser avec lui, Mathias à l’hôpital, son besoin de chaleur humaine, de la présence de l’autre. Et Jan découvre que cette chaleur lui manque aussi. Il est déraillé entre ses désirs et la réalité. (…)
D’une écriture extrêmement précise, articulée, comme un travail au scalpel qui s’en irait visiter l’intérieur des individus pour mieux voir ce qui les meut, l’auteur analyse finement ce mur dressé entre une jeunesse impatiente de vivre et une société capitaliste, libérale, puissante, qui a compris qu’offrir à la population le pouvoir de consommer sans limites était peut-être l’analgésique le plus puissant pour vaincre la douleur de ne pas vivre.
Il utilise souvent pour ses personnages la troisième personne du singulier comme s’il se regardait vivre, se jugeait, se jaugeait, comme s’il n’avait pas encore fait le choix de coïncider avec lui-même.
Mais le propos n’est pas noir. (…)
Un très beau texte qui laisse la porte ouverte. S’engager, oui, mais comment ?  »
[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n° 184, juin 2017]
« Jan et ses camarades arrivent à l’âge où la lucidité remet en cause engagements et certitudes. Jan résiste encore au doute et persiste à croire que l’action violente pourrait arrêter la mise en esclavage du genre humain. (…)
Le très beau texte de Manuel Pereira nous fait vivre ce drame de la désillusion. Il n’y a qu’un remède à cette souffrance, c’est le lien d’amitié généreuse qui porte ces jeunes à s’offrir mutuellement ce dont la société les prive le plus, à savoir le respect mutuel.
Une rude et belle leçon de vie.  »
[Fanny Carel, Revue de livres pour enfants, n°301, juin 2018]
« L’écriture de Berlin Sequenz oscille entre dialogues cinématographiques et chœur antique. Les personnages, tous âgés d’une vingtaine d’années, tentent d’exister au vingt-et-unième siècle dans une ville occidentale emblématique. Cette ville est, en filigrane, un personnage à part entière de l’histoire : Berlin, son histoire humaine, politique et économique.
Les protagonistes tentent de faire vivre un collectif, afin de ne pas se construire en tant qu’adultes comme la société l’aurait décidé pour eux. Dès ses premières interventions le “héros” Jan, pose la possibilité que même cette organisation rebelle ne soit pas déjà pensée, digérée, programmée par le système. De Jan, écorché vif, nous suivrons son parcours, ses tentatives passionnées et absolues pour une vie différente, tout au long de la pièce. Et fait rare, sans nihilisme. (…)
L’œil pédagogique
Les problématiques qui sous-tendent cette pièce, pourront intéresser les disciplines telles les Sciences économiques, l’Histoire, la Philosophie, l’E.M.C. et l’Allemand. En Français, ainsi qu’en option Théâtre, la lecture à haute voix dans les différents styles utilisés, pourra être un excellent outil. Les thèmes de la jeunesse, de l’engagement et des récits écrits lors de tournants de l’Histoire, sont aussi des axes de réflexion dans les différentes matières pré-citées.
[Yael Tamal, Qui veut le programme, 6 octobre 2018]
« La mise en scène, signée Marie-Pierre Bésanger, sublime le texte de l’auteur, avec dix jeunes comédiens. (…)
Si l’auteur ne donne aucune réponse, il nous questionne, nous bouleverse, nous remue, nous déchire.  »
[Le Tam, n°26, octobre 2018]
« Berlin sequenz est un théâtre politique en engagé qui explore plusieurs voies – et voix – y compris dans l’écriture : des dialogues passionnés et percutants y alternent avec de longs monologues où la pensée se cherche, des poèmes ou des chœurs comme dans la tragédie antique.  »
[Revue InterCDI n°279, collège, mai-juin 2019]
Lecture, dans le cadre de L’imparfait du présent, proposé par lesFrancophonies en limousin, le 23 septembre 2017.
Lecture aux Lundis en coulisse de la compagnie Les Encombrants, Frédérique Moreau de Bellaing, le 5 mars 2018.
Création par le Bottom Théâtre, dans une mise en scène de Marie-Pierre Bésanger, avec Yohann Bourgeois, Sacha Ribeiro, Adèle Grasset, Bérengère Sigoure, Tristan Oudar, Léo Bianchi, Romane Ponty-Bésanger, Marie Menechi, Fabien Rasplus, Hélène Bertrand, à L’Empreinte, scène nationale Brive-Tulle, les 4 et 5 octobre 2018.
Tournée 2019
— Auditorium Sophie Dessus, Uzerche (19), le 16 janvier et le 19 avril
— Théâtre d’Aurillac (15), le 5 mars
— Théâtre de Thouars (79), le 7 mars
Mise en lecture, dans le cadre des Rencontres d’été - Focus sur les écritures théâtrales d’aujourd’hui – sélection du Comité de lecture - proposées par le Méta-CDN de Poitiers, par le Collectif Méta, dirigée par Pascale Daniel-Lacombe, au château de Chiré, le 10 juin 2023.