Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale
Ouvrage traduit par :
ISBN : 978-2-84705-147-6
EAN : 9782847051476
13x21cm, 64 p., 13 €
14 personnages pour 4 acteurs, 2 hommes, 2 femmes
Ouvrage publié avec le soutien de la Maison Antoine Vitez - Centre international de la traduction théâtrale
2016
Collection Théâtre contemporain en traduction
traduit du japonais par Corinne Atlan
L’Abeille, pièce écrite par Hideki Noda et Colin Teevan (dramaturge, traducteur et universitaire irlandais), est basée sur une histoire originale de Yasutaka Tsutsui (romancier réputé au Japon pour ses textes satiriques à l’humour féroce, et à l’atmosphère particulièrement déjantée), à partir de la version en japonais du texte.
Contact pour toute autorisation de spectacle et exploitation sous toutes formes : Noda Map (e-mail : info/a/nodamap.com).
Ido, un employé de bureau ordinaire, rentre chez lui le soir de l’anniversaire de son fils, et découvre qu’un dangereux criminel évadé de prison, Ogoro, a pris sa femme et son fils en otage. Ogoro exige de voir sa propre femme, une stripteaseuse qu’il soupçonne de le tromper.
Ido se rend alors chez la femme d’Ogoro pour lui demander de raisonner son mari, et finit par la prendre à son tour en otage ainsi que son fils. Exalté par le pouvoir que lui confère une arme volée à un policier, mais aussi exaspéré par une abeille piégée au fond d’une tasse de thé, il va rapidement laisser libre cours à ses pulsions.
Sur un mode parodique, la pièce révèle les violences internes à la vie familiale au Japon et décrit le cercle vicieux de la vengeance, à travers des épisodes trash. Dans une atmosphère de manga cauchemardesque et de violence poussée jusqu’à l’absurde, elle suit le parcours d’un être ordinaire se transformant en bourreau avec une rapidité étonnante mais parfaitement crédible.
Elle maintient d’un bout à l’autre le lecteur/spectateur en haleine, avec un rythme très soutenu, des changements de situations très rapides, un humour noir permanent, et une galerie de personnages aussi loufoques qu’inquiétants.
Pièce sélectionnée par le Bureau des lecteurs de la Comédie-Française en 2016.
« Hideki Noda a écrit L’Abeille (…) pour s’emparer du thème de la vengeance, des représailles, de la violence, pour dire une fois encore combien l’être humain est capable des pires horreurs, comment de la position de victime il passe facilement à celle de bourreau, comment la compassion s’exerce plus ou moins selon le degré de proximité que nous avons avec les protagonistes ou avec l’événement. (…)
Le propos est sérieux, philosophique même, et s’attache au côté obscur de l’être humain. Mais la forme adoptée par l’auteur vient pulvériser ce propos théorique.
Une forme totalement déjantée, qui joue et se joue de codes et des styles, alternant des scènes de cinéma muet et des moments trash.
Le récit bascule constamment et à toute vitesse d’un genre à l’autre, nous passons de Louis de Funès à Tarantino… (…)
Un texte jubilatoire. »
[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n°180, février 2017]
« L’abeille tient de l’histoire d’une vengeance sanglante que l’on pourrait presque qualifier de « gore ». On connaît par le cinéma asiatique l’expression de cette violence radicale. Dans la pièce en un acte, nous assistons progressivement à ce mécanisme qui nourrit profondément l’histoire du Théâtre : la spirale du Mal, les familles ennemies promptes à s’entretuer.
Ici, il ne s’agit pas de personnages royaux, de riches clans, mais de deux familles de la société tokyoïte des années 70. D’un côté celle d’un col blanc, Ido, marié et père d’un jeune fils, et de l’autre, d’un évadé de prison, Ogoro, lui aussi marié (à une strip-teaseuse), père d’un garçonnet de 6 ans. La pièce est construite sur cette parfaite symétrie des personnages et de leurs actions puisque Ido va, à la suite d’Ogoro, prendre en otage, dans leur maison, la femme et le rejeton de celui qui a commis le même acte dans sa propre maison.
Mécanique comique de la répétition et système de la loi du talion : « œil pour œil et dent pour dent ». Noda applique comme un jeu de massacre absurde le rite de la vengeance dans la mutilation opérée sur les deux fils par les deux pères, en coupant les doigts de l’un et de l’autre jusqu’à l’automutilation démente.
L’ensemble de la dramaturgie s’élabore non seulement sur cette symétrie mais aussi sur l’interchangeabilité des personnages. (…)
Et l’abeille qui donne son titre à la pièce joue le rôle de l’Adversaire d’Ido. Elle entre dans le déroulement de la pièce de façon anecdotique (p.27). (…) Elle réapparaît, bien plus loin (p.48), dans une longue didascalie lorsque, au moment de boire du thé, Ido soulève la tasse où elle était retenue prisonnière. Elle se pose sur son visage puis après s’être envolée est tuée par Ido d’un coup de revolver. Victime tout aussi innocente de l’homme enragé. On sait depuis Aristophane que les guêpes sont métaphores des bassesses humaines (celle des tribunaux athéniens) tandis que l’abeille prodigue le miel de douceur. »
[Marie Du Crest, La cause littéraire, 22 mars 2017]
Première création mondiale en 2006 à Soho Theatre, Londres, Royaume Uni. Depuis, la pièce est jouée régulièrement dans sa version anglaise qui diffère légèrement de la version japonaise ici traduite.
Elle a été donnée, dans sa version anglaise, au Théâtre national de Chaillot, du 13 au 17 mai 2014.
Elle est également jouée très souvent au Japon, notamment à Tokyo en janvier et février 2012.
Elle a obtenu le grand prix Asahi du spectacle vivant 2007 et le prix Yomiuri du théâtre.
Lecture dirigée par Béla Czuppon, dans le cadre des "Horizons du texte", La Baignoire, Montpellier, mars 2016
Lecture dirigée par Dag Jeanneret, compagnie In Situ, lors du Printemps des comédiens, Montpellier, juin 2016.
Lecture par les comédiens de la Comédie-Française, au Théâtre du Vieux Colombier, Paris, le 25 novembre 2016.
Lecture lors des Lundis en coulisses, Théâtre Mansart, Dijon, le 9 janvier 2017.
Lecture lors des Lundis en coulisse de Lyon, Villa Gillet, le 18 novembre 2024.