Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 978-2-84705-126-1
EAN : 9782847051261
13x21cm, 88 p., 14 €
distribution variable
Publié avec le soutien du Centre national du livre
2015
Dans un lieu verdoyant et accueillant dans lequel restent les vestiges d’une activité minière intense, des gens vivent. Ils sont ici depuis longtemps, toujours, ou font le choix de s’y installer, comme ce jeune couple à la recherche d’une existence proche de la nature. Ils sont de passage, ou croient être de passage, ils rêvent, revendiquent, aiment et construisent, par leur présence, un territoire.
Jean Cagnard fait le portrait des êtres qui vivent « au pied du Fujiyama », colline symbolique de notre inscription dans un temps et un espace donné. Il interroge la question de la mémoire, de l’immigration, de l’appartenance à un lieu, une histoire.
Quelles forces portent chacun à fuir, à rêver à la fuite, à rester, à être heureux de rester ?
« Quelque part en France, devant un crassier nous rappelant le passé minier du pays, Jean Cagnard donne la parole à des personnages qui peuplent ses alentours. Pour l’une d’eux, la montagne noire a l’élégance majestueuse du mont Fuji au Japon. Comme s’il s’agissait d’une surimpression, le décor industriel moribond côtoie la montagne sacrée, construisant la toile de fond visuelle qui nous accompagnera tout au long de la lecture. (…)
L’écriture tantôt versifiée, dialoguée, monologuée ou narrative offre une pluralité de regards et de points de vue participant d’une atmosphère proche de celle du documentaire.
Si l’auteur nous met face à des personnages s’interrogeant sur la condition de celui qui « est » ici, qui « reste » ici, il décrit aussi des retours possibles au lieu-source après des années d’absence, telle cette scène dans laquelle un fils, après avoir fui l’avenir que ses parents semblaient prévoir pour lui, revient dans la maison de son enfance et y retrouve le fantôme de ses parents. Un chemin de retour qui correspond au début de l’oubli.
S’il ne se passe là rien d’autre que la parole, celle-ci nous dit le temps qui passe et les tentatives de chacun pour l’habiter, le temps de son passage ici. À supposer que le théâtre et la poésie soient choses distinctes, Au pied du Fujiyama* navigue sur sa frontière. Les êtres eux aussi paraissent suspendus, les pieds un peu au-dessus du sol et le regard tourné vers leur Fujiyama. »
[Estelle Moulard-Delhaye, Le Souffleur, avril 2015]
« La voix si particulière de Jean Cagnard, avec sa pointe de malice permanente, s’élève alors que la lumière baisse au fil des confidences du mineur.
Le verbe est simple et beau quand il sort de la plume de ce poète (…)
Une oeuvre drôle et tendre, engagée et très cohérente. »
[Muriel Plantier, Midi-Libre, 17 janvier 2015]
« Ce texte s’inscrit dans un intérêt porté aux gens. Il est humain, social et politique. L’art en est le lien qui articule tout. Nous ne sommes pas dans une simple représentation mais dans un vivant transcendé par la démarche artistique.
Dans cette écriture ciselée, un travail d’horloger. La scène est comme un cadran. Le temps passe au fur et à mesure et les chemins se dessinent. L’humour se pointe et ravive nos rires trop souvent engourdis aujourd’hui. Nous avons des sourires d’enfants. On se souvient... La métaphore de l’amour se joue jusque dans les vrombissements des mobylettes qui font une déclaration d’amour avec les "Aimmememeumeummm.!..." »
[Sylvie Lefrère, Vent d’art, 21 janvier 2015]
« (..) On ne sait pas qui façonne l’autre, le pays ou l’homme. Ce sont des portraits d’hommes et de femmes qui interrogent l’appartenance à une terre sous un Fujiyama symbolique, qui posent aussi la question de la mémoire, de l’ascendance, du passé et de l’avenir. »
[L’Avant-scène Théâtre, n°1384, janvier 2015]
« Quand arrive un texte de Jean Cagnard, il faut tout lâcher. Sans attendre. Y plonger avec volupté et manger parmi les images improbables, des situations loufoques, la gravité des personnages et des métaphores d’une grande beauté et d’une grande puissance. (…)
Le Fujiyama, c’est un crassier, « notre beau crassier », vestige qui occupa une partie de la population [à la Grand Combe, Cévennes]. A ses pieds restent des hommes et des femmes, qui se souviennent. Et s’écroulent. Réellement. (...)
Et le texte poursuit son chemin, dessinant par petites touches une histoire qui nous est peu à peu révélée. Des gens se racontent.
(…) Rester ? Partir ? Pourquoi ? Que faire ? Où sont ces racines qui attachent un homme à un bout de terre ? (…)
Il y a chez Cagnard une poésie du monde, un regard qui voit au-delà des apparences, et nous raconte des choses qui sont là devant nous, présentes, mais que nous ne voyons pas ou ne comprenons pas. Il nous les fait sentir, ressentir même, de sorte que tout le corps travaille de part et d’autre. »
[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n°165, juillet-aoà »t 2015]
Sélectionnée pour le Prix Bernard-Marie Koltès 2017 des lycéens, créé par le Théâtre National de Strasbourg, 1re édition, direction Stanislas Nordey.
Sélectionnée pour le Prix Collidram 2016 de littérature dramatique des collégiens.
Pièce bénéficiant d’une Aide à la Création du CNT (novembre 2014)
Création par la Compagnie 1057 Roses, dans une conception-réalisation de Catherine Vasseur et Jean Cagnard, avec Mathias Beyler, Benjamin Duc, Nathalie Vidal (comédiens), Julie Läderach, Johann Loiseau (musiciens) :
— lecture au Cratère, scène nationale d’Alès, le 21 février 2014
— création au Théâtre du Périscope, Nimes, les 16 et 17 janvier 2015
— représentation au Théâtre du Chai du Terral, St Jean de Védas (34), 4 avril 2015.
Tournée 2016
— Bessèges et La Grand’Combe, 9 et 11 février 2016
— Théâtre Jean Vilar, Montpellier, 17 mars