Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

Suzy Storck

ISBN : 978-2-84705-108-7
EAN :
9782847051087

13x21cm, 80 p., 12,80 €
1 homme, 3 femmes, choeur, (deux enfants)

ouvrage publié avec le soutien du Centre national du livre

2013

Suzy Storck mène une vie ordinaire dans une petite maison avec mari et enfants. Elle ne travaille plus pour s’occuper du dernier, suspend le linge, veille au bon fonctionnement des journées.

Mais un soir d’été, quelque chose dérape. Suzy, sous le poids de la chaleur, sous le poids des gestes répétés, sombre. Un moment d’inattention qui la conduit à visiter son passé, à prendre conscience de ses renoncements, à formuler son incapacité à vivre selon ses vrais désirs. Et elle cède à ce que cela implique.

Par une chronologie bouleversée, Suzy Storck reconstitue le drame d’une femme niée en tant que personne dont la seule issue s’avère tragiquement inhumaine.

Distinctions

Pièce sélectionnée dans la Moisson des auteurs, Entr’Actes, novembre 2013.


Pièce finaliste du Grand Prix de littérature dramatique 2014.


Pièce nominée pour le Prix Scenic Youth 2015, Prix des lycéens pour les nouvelles écritures de théâtre


Pièce sélectionnée par le bureau des lecteurs de la Comédie-Française en 2019.

Extraits de presse

« (…) Cette visite [de la mère], tout comme l’ensemble de la pièce, nous est racontée par le Chœur, personnage principal, essentiel de l’histoire.

C’est lui qui décide de nous emmener à travers ce vies ordinaires, lui qui nous rappelle qu’un jour Suzy constate « son incapacité à ne pas avoir réussi à affirmer de façon suffisamment vindicative / qu’elle désirait refuser certaines obligations personnelles e physiques / aussi bien qu’économiques / qu’elle refusait de remplir son devoir conjugale / en ne faisant pas d’enfants ».

(…) Car c’est une tragédie que nous propose Magali Mougel. Le chœur est le témoin précis d’un destin qui se noue, et les Dieux ont été remplacés par les règles et les normes d’une société qui impose à ses membres des schémas archaïques, dépassés, et par trop hiérarchisés.

Le chœur nous donne les lieux, les dates, les heures, il est le scribe précis, le greffier des événements qui s’agencent. Tout cela se passe le 17 juin, entre 20h54 et 22h54. Deux heures précisément. »

[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n°147, octobre 2013]


«  Guerillères ordinaires, poèmes dramatiques et Suzy Storck [sont] deux œuvres [qui] se font écho et particulièrement le premier poème « Lilith, à l’estuaire du Han » et Suzy Storck.

La seconde pièce constitue en effet une amplification, un aboutissement dramatique de la première inspirée d’un fait divers : Magali Mougel passe d’un monologue court à un texte inscrit dans l’héritage du tragique antique : elle convoque un chœur. Elle construit sa pièce à partir d’un prologue auquel répond un épilogue et le dialogue fait se déployer les voix des personnages qui gravitent autour de la figure de Suzy, Médée sans mythologie, Médée du peuple.

(…) Elle est une voix de femme perdue, ne répète-t-elle pas p.14 : « j’essaie » ou « je ne sais plus ». Elle est en guerre contre sa propre vie (…)

Le temps recule, avance, recule à nouveau, avance enfin et déborde, autour de l’unité du jour, le 17 juin, et de l’unité de lieu affirmée par le chœur comme un autre piège, comme l’enfermement de la jeune femme : « ici » en début de prologue ou des séquences 1 et 3, entendez la maison familiale, quelque part dans l’est de la France. Suzy est en guerre contre la vie qui s’est faite contre elle : « elle a pris les choses comme elles sont venues », p.30. Elle encaisse la violence faite à son corps, de la gifle de sa mère aux assauts sexuels de son mari qu’elle subit un peu à la manière de Lilith face à Georg.

(…) Ainsi Suzy Storck est-elle une pièce de la féminité blessée dans sa chair, humiliée socialement. Nous entendons la voix de Suzy qui ne désire rien de cette vie hétérosexuelle de mère, d’épouse, de femme au foyer. Il y a quelque chose de puissant dans cette provocation tragique à l’ordre social, à l’impérative maternité, provocation et cri que l’on entend aussi, mais d’une autre façon, dans le théâtre d’Angelica Liddell. »

[Marie du Crest, La Cause littéraire, 5 novembre 2013]


« Dans Suzy Storck, l’auteure questionne la condition féminine dans le couple et l’obligation d’être une mère aimante au regard de la société.

Optant pour une scénographie digne d’une installation d’artiste (…) Simon Delétang oppose symboliquement la présence d’une machine à laver et d’un immense empilement de vêtements sales pour dire l’asservissement du quotidien auquel tente d’échapper son héroïne.

Magali Mougel signe un texte puissant qui rend hommage à la poésie déstructurée des pièces de l’allemand Heiner Müller. (…)

Magnifiquement incarnée par Marion Couzinié, Suzy Storck est victime d’une burn-out sans retour qui fait d’elle une révoltée qu’aucune morale ne saurait récupérer. Refusant de jouer les rôles de mère et de femme au foyer, elle se pose en adversaire de la société.

Se revendiquant d’une liberté qui la transforme en exclue à jamais, elle entre par la grande porte dans la légende pour s’imposer en maudite aux côtés des figure féminines éternelles du théâtre. »

[Patrick Sourd, Les Inrockuptibles, 21 aoà»t 2019]

Le texte à l’étranger

Traduction en allemand par Almuth Voss et publication dans la revue SCENE n°20 en 2017.

Lecture au Festival Primeurs 2018, festival d’écriture dramatique contemporaine, en lien avec Le Carreau, scène nationale de Forbach et de l’est mosellan, au Théâtre National de Sarre (Alte Feuerwache), à Sarrebruck, le 24 novembre 2018.


Traduction en anglais par Chris Campbell, directeur littéraire du Royal Court Theatre à Londres.

Création en anglais dans une mise en scène de Jean-Pierre Baro, Gate Théâtre, Londres, du 26 octobre au 18 novembre 2017.

Mise en lecture à New York dans le cadre du PEN World Voices Playwrights Festival, Segal Theatre, le 16 avril 2018.

Tournée en France de la mise en scène de Jean-Pierre Baro, Théâtre National de Bretagne, Rennes du 15 au 18 novembre , et au CDN de Sartrouville (78) du 21 au 24 novembre 2018.

Création dans une mise en scène de Ursula McGinnc, Cathal Cleary Theatre Company, avec Alexandra Conlon, Jeanne Nicole Ní à inle, Kristian Phillips, Gene Rooney, Smock Alley Theatre, Dublin, Irlande, du 10 au 13 avril 2024.


Traduction en italien par Maria Sole Galli (2016).


Traduction en coréen par Hye-gyong IM et publication aux éditions Zmanz en 2020.
Création dans une mise en scène de Catherine Rapin, compagnie Théâtre Francophonies, à Séoul, du 10 au 27 septembre 2020.


Traduction en tchèque par Petr Christov.

Lecture lors du Festival Mange ta grenouille, Prague, République Tchèque, le 3 septembre 2021.


Traduction en turc sous le titre Erwin Motors : Bir Adanmışlık Hikayesi par Reyhan Ozdilek en 2022.

Elle paraît en janvier 2023 dans un recueil de deux pièces comprenant aussi Erwin Motor, dévotion sous le titre Suzy Storck ; Erwin Motors : Bir Adanmışlık Hikayesi, aux éditions Habitus Kitap, Istanbul.

Mise en lecture dirigée par Fehmi Karaaslan, à l’Institut Français d’Istanbul en mai 2021.

Création dans une mise en scène par Kemal Aydoğan avec Reyhan Özdilek, Aybanu Aykut, Mert Şişmanlar, Çağlar Yalçınkaya, à Moda Sahnesi İstanbul, le 2 septembre 2021.


Traduction en espagnol, Mexique, par Humberto Perez-Mortera et publication en diptyque sous le titre Erwin motor, devoción y Suzy Storck, chez Editorial de la Casa, México, Mexique, en novembre 2023.

Vie du texte

Lecture dirigée par Cécile Backès, Festival Regards croisés, organisé par Troisième bureau, Grenoble, le 18 mai 2014.


Lecture lors des Lundis en coulisse de la compagnie Les encombrants, Dijon, le 7 mars 2016.


Réécriture par l’auteure et mise en scène de Jean-Pierre Baro avec des élèves de l’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes), Théâtre National de La Colline, Paris, du 15 au 18 juin 2016.


Création dans une mise en scène et scénographie de Simon Delétang, avec Marion Couzinié, Simon Delétang, Françoise Lervy et Charles-Antoine Sanchez, Théâtre du Peuple, à Bussang (88), du 7 aoà»t au 7 septembre 2019.

Tournée 2020
— CDN-Comédie de Colmar (68), les 2 et 3 avril
— CDN- Comédie de Reims (51), les 7 et 8 avril
— Le Granit, scène nationale, Belfort (90), les 5 et 6 mai
— Théâtre des Célestins, Lyon (69), du 8 au 18 octobre
— La Manufacture CDN Nancy-Lorraine, les 16 et 17 novembre
— Comédie de Colmar, les 24 et 25 novembre
— Le Nouveau Relax, Chaumont, le 3 décembre
— Transversales, Théâtre de Verdun, scène conventionnée, le 8 décembre

Tournée 2021
— Les Quinconces-L’espal, scène nationale du Mans, le 19 janvier
— Théâtre municipal de Grenoble, le 28 janvier

Reprise 2023
— Théâtre de Lorient, du 20 au 13 septembre

Reprise 2025
— Les Quinconces, Le Mans, 28 et 29 janvier


Lecture au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, dirigée par Yoan Gasiorowski, avec Julie Sicard, Didier Sandre, Pauline Clément, Yoann Gasiorowski, Elissa Alloula, Clément Bresson, 14 décembre 2019.

Cette lecture est le "coup de cœur" des "spectateurs engagés" du cycle de lecture de cette session du 13 au 15 décembre 2019.


La Compagnie Xannax princesse guerrière. crée le spectacle Suzy d’après la pièce Suzy Storck, dans une mise en scène, interprétation, construction d’Eve Bigontina, au LEM à Nancy, le 10 mai 2022.

Reprise 2023
— dans le IN du Festival mondial des théâtres de marionnettes, 18 et 19 septembre

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