Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
ISBN : 978-2-84705-299-2
EAN : 9782847052992
13x21cm, 112 p., 16 €
3 hommes, 1 femme
Publié avec le soutien du Centre national du livre
2023
Anne, Richard, Buckingham et Norfolk se rencontrent avant des élections.
Richard, trop vieux, devenu insensible à l‘exercice du pouvoir, décide de ne pas se représenter devant le peuple. Buckingham et Norfolk en profitent pour tenter leur chance.
Anne, d‘abord spectatrice d‘une mascarade toute masculine, se retirera pour aller vivre avec le peuple, le public.
Le vainqueur, devenu dictateur, aura à régner sur un peuple au dos tourné. Un peuple disparu.
Possible suite d‘un « Richard III », cette pièce sur le pouvoir, sur la représentation du pouvoir au théâtre, sur le théâtre, est une farce à l‘humour corrosif qui interroge aussi la valeur à attribuer à la parole des acteurs-personnages ou aux écrits de l‘auteur-acteur quand tout mot, toute action sont pervertis.
Texte lauréat du Prix Alfred Verdaguer 2024 décerné par l’Institut de France.
« Un texte brillant, exigeant et touffu, écrit dans une langue soutenue, des contrastes jubilatoires, de l’humour. Une très belle pièce. »
[Centre national du livre]
« Shakespeare n’a pas écrit la suite de Richard III. Philippe Malone, si (…)
Il fait de cette suite une fable féroce sur le pouvoir, le pouvoir politique bien sûr, mais aussi le pouvoir au théâtre, les relations entre les personnages, les comédiens qui les incarnent et l’auteur de la pièce. Les anachronismes et autres décalages mettent à distance aussi bine les vérités historiques que les textes de théâtre.
Les personnages laissent en permanence la place aux comédiens qui ponctuent, commentent, corrigent les propos de l’auteur, voire improvisent quand celui-ci, peut-être à court d’arguments, se suicide avant d’avoir écrit la fin du texte. Ils n’hésitent pas non plus à définir quelques codes théâtraux. (…)
Peur de attentats, peur des épidémies, de la guerre, des émeutes, la pièce renvoie constamment à notre histoire contemporaine.
Et l’écriture rapide, précise, joyeuse, alternant les métamorphes poétiques et les digressions très terre à terre, nous offre un véritable plaisir de lecture »
[Patrick Gay-Bellile, Le Matricule des Anges, n°249, janvier 2024]
« Philippe Malone reprend les personnages de Shakespeare et interroge la question du pouvoir. (…)
Philippe Malone est un poète de théâtre. À voir et à lire. Il convoque notre monde moderne et son verbe sur scène. (…)
Le Richard IV de Malone, c’est plutôt le Richard III vieillissant de Shakespeare. (…)
Premier enjeu dans tout texte de Philippe Malone, la langue. Des mots-sons en collision. Des phrases-trains – dans lesquels se dissimulent parfois mots d’ordre, vers et rimes. Qui se croisent ou se percutent. Une graphie, un rythme, une musique où l’invention poétique est un geste militant.
Précipiter/freiner. Ralentir/stopper. Une partition d’idées. C’est ce qui permet, en toutes circonstances – lecteur, auditeur ou spectateur – d’entendre l’écriture et le sens au travers de l’exigence. Et de le lire politiquement. Comme il écrit. A l’intérieur de l’histoire, l’art et de la politique. »
[Laurent Klajnbaum, L’Insoumission, 25 janvier 2024]
« Richard IV est une farce politique désopilante sur la comédie du pouvoir et de son exercice, un jouissif jeu de massacres.
Mais au détour d’une réplique, Philippe Malone désamorce la farce de son écriture de précision, de son implacable sens du rythme et de ses ruptures.
Comment ne pas être crucifié par la beauté mélancolique du dernier monologue de Richard et terrassé par les répliques définitives d’Anne ? »
[Anne Vivier, Dissonances, n°46, été 2024]