Essais et pièces rendant compte de la grande variété de formes du théâtre du XVIIIe siècle
EAN : 9782847050325
13x21 cm, 152 p., 16 €
8 personnages /
4 femmes, 6 hommes /
3 femmes, 4 hommes
Ouvrage publié avec le soutien de l’Université de Nantes
2007
suivi de L’Italienne française de Pierre-François Biancolleli, dit Dominique, Romagnesi, Fuzelier
et de Le retour de la Tragédie française de Romagnesi
Présentation de Guillemette Marot et Tomoko Nakayama.
En 1725, la guerre des théâtres n’est pas un vain mot : en osant mettre sur scène dans La Française italienne une servante qui imite Arlequin et un Pantalon qui parle mal le français, la Comédie-Française remporte un vif succès et suscite une réaction de la Comédie-Italienne ; celle-ci contre-attaque aussitôt par L’Italienne française, où Flaminia joue Crispin, valet français typique, et qui rencontre un échec dû à une cabale qu’une nouvelle pièce des Italiens, Le Retour de la Tragédie française, viendra expliquer.
Cette surprenante querelle, née de l’usurpation des types, des rivalités de comédiens, et des inimitiés d’auteurs, illustre à merveille le goût de la satire au début du XVIIIe siècle.
Françoise Rubellin
Synopsis
La Française italienne
Nison, servante d’Agathine, aide sa maîtresse à déjouer les avances de son tuteur Pantalon qui, de retour à Paris, désire l’épouser. Ayant su que la servante a introduit chez lui pendant son absence un jeune homme amant de sa pupille, Pantalon a exigé son renvoi. Nison revient déguisée en servante italienne et présente l’amant d’Agathine, Lucidor, comme son maître de musique ; Scapin, le valet de Pantalon, la reconnaît et la fait chasser une seconde fois. Elle se fait alors passer pour Arlequin, le valet fidèle et incorruptible promis par le Docteur Lanternon à son grand ami Pantalon.
Grâce à ce travestissement et à l’impossibilité de dialogue entre un notaire qui ne parle pas italien et Pantalon qui ne comprend pas le français, elle réussit avec Agathine à tromper Pantalon qui donne toute sa fortune à sa pupille et signe le contrat de mariage de la jeune fille avec Lucidor. Scapin arrive trop tard et Pantalon se console en apprenant que Lucidor est le fils de son meilleur ami, Le Docteur Lanternon. Suit un divertissement avec tous les caractères de la Comédie-Italienne.
L’Italienne française
Colombine, suivante de Lucinde aide sa maîtresse à obliger Mario à tenir sa parole ; celui-ci s’est en effet détourné d’elle et veut épouser Silvia. Colombine se travestit en valet et s’introduit chez Mario sous le nom de Crispin pour servir Silvia. Son ingéniosité et la jalousie d’Arlequin, qui ne supporte pas la présence d’un deuxième valet chez Mario, vont conduire Silvia à refuser l’amour de Mario et à provoquer le mariage de ce dernier avec Lucinde, au cours d’un bal où elles échangeront leurs dominos.
Silvia, de son côté, acceptera la main de Lélio. Colombine ne s’oubliera pas et acceptera l’amour d’Arlequin au grand regret de Rosette, suivante de Silvia, qui découvre en Crispin une jeune fille. La pièce se termine par un divertissement.
Le retour de la Tragédie française
La Comédie-Française, personnification des « grands » tragédiens invités à Fontainebleau, revient dans son Théâtre.
Fort surprise d’y trouver un décor qui représente Montmartre, elle demande des explications à Pasquin. Celui-ci explique que le départ des principaux acteurs a réduit la petite sœur de la Comédie-Française à donner un beau spectacle comique qui attire le public ; il apprend à la Comédie qui s’en irrite la création de L’Impromptu de la Folie, l’intervention de la cadette en Arlequin et celle de Pasquin en Pantalon. Pasquin prend congé pour aller à la représentation de L’Italienne française au Théâtre-Italien.
La colère de la Comédie s’accroît à la vue de sa cadette en costume d’Arlequin ; suit un échange de sanglants reproches, d’un côté, et de plaisantes justifications, de l’autre. La discussion est interrompue par les arrivées successives du Baron de Trinquemberg, d’un ami, d’un marquis et d’une femme qui reviennent de la Comédie-Italienne. L’inquiétude de la Comédie-Française grandit à l’évocation du procès attenté par l’opéra contre elle et du succès du Prologue, mais s’apaise au récit des sifflements et chahuts qui ont empêché le bon déroulement de la pièce.
Revient Pasquin qui a assisté à l’intégralité du spectacle : il raconte comment une cabale fomentée par une troupe d’auteurs a fait chuter la pièce. La cadette annonce une nouvelle pièce et invite à en répéter le divertissement.