ISBN : 2-907293-25-7, 15x23 cm, 292 p., 22,87 €
1996
Sous la direction de Gilbert Gadoffre.
Construit autour du thème de la Renaissance, ce recueil d’essais s’interroge sur le modèle italien, sur les caractères généraux de la période et sur le sens même qui fut attaché au terme de « renaissance ». À travers l’unité d’une culture, on y voit s’affirmer à la fois une identité européenne et des identités nationales.
Puis cet ouvrage aborde l’humanisme musical à travers Ronsard, D’Aubigné, Érasme notamment, avant de s’intéresser aux écrivains de la Renaissance, en particulier Rabelais, Montaigne et Donne.
Avec les contributions de :
Terence Cave, Jean Céard, Richard Cooper, Robert Ellrodt, Gilbert Gadoffre, Francis Higman, Tibor Klaniczay, Jean-Claude Margolin, Ludwig Schrader, Michael A. Screech, Karl Heinz Stierle, Jean-Pierre Vanden Branden, Cesare Vasoli, Henri Weber.
« Si l’introduction de C. Vasoli souligne l’inquiétude spirituelle qui agite tout le XVIe siècle, et l’influence très large exercée dans ce contexte par l’irénisme érasmien, une première partie rappelle les origines du concept même de Renaissance (K. Stierle), et le confronte avec les notions de Rinascimento (F. Caldari Bevilacqua) ou de Rinascita (R. Cooper).
En présentant quelques figures particulièrement représentatives comme L. Valla (F. Caldari Bevilacqua) ou Beatus Rhenanus (J.P. Vanden Branden), on y montre la diversité et la complexité du phénomène en France et en Italie, mais aussi en Allemagne et en Hongrie (T. Klaniczay), non sans rechercher, dans l’œuvre des cosmographes du temps, comment l’Europe perçoit sa propre unité à la fin de la Renaissance (J. Céard).
La seconde partie envisage plus spécifiquement le rapport de quelques écrivains humanistes avec la musique (études de J.-Cl. Margolin, G. Gadoffre et H. Weber sur Erasme, Ronsard et d’Aubigné).
Une troisième section, centrée sur la Renaissance française, présente notamment l’esquisse de plusieurs grands livres publiés entre-temps : l’étude de T. Cave sur « le clair et l’obscur dans la littérature française de la Renaissance » (1972) annonce son introduction à Ronsard the Poet (1973) ; celle de F. Higman sur « Rabelais et la censure théologique » prépare son Censorship & the Sorbonne (1979) ; enfin M. Screech ébauche son Montaigne’s Melancholy (1983) dans « La sagesse de Montaigne ».
Certaines de ces communications, tout comme celle de L. Schrader sur « l’actualité de Rabelais », sont suivies de discussions auxquelles prennent part M. Screech, M. de Dieguez, G. Gadoffre, H. Weber, R. Cooper... et Shôtarô Araki, tant il est vrai que pour G. Gadoffre, le débat européen n’excluait pas l’ouverture à d’autres cultures plus lointaines. »
[Revue d’histoire littéraire de la France, 1988, n° 3]
« La « Renaissance » — Rinasciemiento, Rinascita - fut en effet un phénomène européen, ce que développe Cesare Vasoli dans l’introduction ; rassembler, pour en parler, des spécialistes choisis en France, en Italie, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Belgique et jusqu’en Hongrie, c’est aussi concrétiser la dimension européenne de la recherche. La fidélité au projet de « décloisonnement des disciplines, des cultures et des générations » se prouve aussi dans ce recueil par la diversité des approches.
La première partie, intitulée « Le modèle italien et la Renaissance en Europe », passe en effet en revue les développements du modèle italien — temps forts et déclins — dans une Europe en quête de son identité, où ne manquaient ni rivalités nationales ni affrontements violents ; la deuxième partie rassemble, sous un titre moins attendu, « L’humanisme musical », des études sur le rapport entre littérature et musique, moins connu dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné ou d’Erasme que dans celle de Ronsard ; plus généraliste, le titre « Écrivains de la Renaissance », est retenu pour une troisième partie qui s’ouvre sur les réflexions de Térence Cave au sujet du « clair » et de l’« obscur », mélange constitutif de la littérature française de la Renaissance, imposant une pratique de la lecture à la fois ouverte et prudente, celle dont les articles qui suivent, consacrés à Rabelais et Montaigne, donnent l’exemple. »
[Bulletin critique du Livre français, avril-mai 1996, n°s 571-572]