Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.
EAN : 9782847051117
13x21 cm, 100 p., 13 €
15 hommes, 11 femmes, figurants
1re édition 1995, 4e édition 2013
S’inspirant des événements de la peste de Marseille de 1720, en vingt et une scènes d’une écriture dense et poétique, parfois burlesque, Gilles Granouillet nous plonge dans la vie de la cité et l’intimité de l’individu face à la maladie.
Texte précédé d’une présentation de Daniel Benoin.
« Il ne faut pas restreindre cette pièce au Sida mais l’étendre à la maladie au sens très large avec tous les aspects de l’exclusion et de la solitude. [...] C’est en véritable auteur de théâtre, c’est-à-dire en faiseur d’émotions, qu’il a appréhendé le sujet. »
[Le Progrès, octobre 95]
« Une pièce colorée, vigoureuse, un vrai texte de théâtre. »
[Daniel Benoin]
« S’il est commun, voire rebattu d’évoquer dans les médias le drame du sang contaminé ou le fléau du sida, rares sont les œuvres de fiction qui en rendent compte (...). Le théâtre, lui, s’attaque encore plus exceptionnellement à de tels sujets (...).
Hélène Cixous et Ariane Mnouchkine - l’une pour le texte, l’autre pour la mise en scène - s’y étaient essayées voici quelques mois dans La Ville parjure.
Gilles Granouillet reprend ce flambeau et nous propose une fable sur le sida à la fois tendre et cruelle, ridicule et désespérée. Loin d’un manichéisme trop appuyé - à l’exception notable de la figure particulièrement cynique du préfet - il refuse les dénonciations explicites, rejette le portrait charge, pour choisir une approche du fléau plus symbolique que polémique, comme détournée. La peste lui sert ici de métaphore, comme elle a servi autrefois à Albert Camus.
La loi du profit avant tout, la corruption instituée en règle, la bêtise érigée en principe, le scandale de la mort des enfants et l’acharnement des médecins (qu’il s’agisse de Rieux ou de Ferdinand) à les sauver malgré tout, à les garder du bon côté de la vie, assurent le lien entre les deux textes...
Faisant alterner, en vingt et une séquences, scènes de groupe et monologues, Gilles Granouillet, avec Les anges de Massilia, fait monter sur les planches toute une société comme un miroir tendu à la nôtre. »
[Midi Libre, supplément 21-27 février 1996]