Éditions Espaces 34

Ombres de lune
Réflexions sur la création littéraire

ISBN : 2-907293-81-8, 15x23 cm, 296 p., 22,87 €
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre

2001

Cet essai s’interroge sur le processus de la création littéraire sous l’angle de la « répétition » à travers différents textes : l’Odyssée d’Homère et la figure de Narcisse dans les Métamorphoses d’Ovide, un sonnet de Ronsard ou un vers de Wordsworth, mais aussi des textes poétiques ou non de Baudelaire, Poe, Mallarmé, Proust, Eliot, Dante, Arnaut Daniel, Yeats. Deux œuvres théâtrales, Périclès de Shakespeare et Phèdre de Racine, sont également étudiées.

L’analyse de ces œuvres ou de fragments de celles-ci permet à Michael Edwards de définir ce qui constitue la répétition créatrice, source même de l’œuvre littéraire.
Par exemple, il analyse les traductions successives d’un poème de Yeats par Yves Bonnefoy et montre les nuances et la richesse qu’apporte cette repensée de la traduction tant sur le plan de l’œuvre traduite que pour le traducteur et sa propre œuvre.
Mais cette reprise créative n’apparaît pas seulement dans la traduction d’un texte. Elle est également présente sous d’autres formes : influence du réel ou du vécu dans le langage poétique, rôle de la mémoire et de l’oubli dans l’élaboration d’une œuvre...

Michael Edwards traverse un vaste champ de recherche et de réflexion sur la nature de la poésie et du poète, abordant des thèmes tels que poésie et beauté, poésie et rhétorique, poésie et mythe, poésie et mémoire.
Il met ainsi en lumière les différentes formes de répétition sous-jacentes à la création d’un texte littéraire.

Extraits de presse

« Les spécialistes des problèmes de traduction, dont Michael Edwards est un maître, trouveront des vues très fines et profondes sur la « répétition innovatrice » des traductions réussies et sur l’approfondissement possible des deux langues et même des deux civilisations considérées (chap. 3, 8 et 12). De là on pourra passer au chapitre très remarquable (chap. 11) qui montre comment Beckett trouve dans la langue française un trouble voulu, un écart recherché et, pour tout dire, l’étrangeté d’une langue, voire du langage.

Six chapitres sont consacrés respectivement à Narcisse et à Echo chez Ovide (chap. 2), au souvenir dans la création (chap. 4) à propos plus particulièrement du Périclès de Shakespeare, à la rhétorique de la répétition dans la Phèdre de Racine (chap. 5), à Wordsworth et à sa célèbre définition de la beauté comme « living Presence of the earth », et aux thèmes non moins célèbres de la magie et de la sorcellerie chez Baudelaire.

Le chapitre IX est original par rapport aux autres : il montre le chemin parcouru par la critique littéraire depuis que Barthes et ses disciples pensaient avoir trouvé la vérité du phénomène littéraire et annonçaient avec pompe la mort de l’auteur. Ce morceau, qui n’envisage cependant pas l’ensemble de l’œuvre de Barthes, met l’accent avec humour sur quelques-unes de ses contradictions.

Enfin, deux chapitres, le premier et le dernier, traitent plus directement du fait littéraire en tant que tel. »

[M.M. Münch, Revue de la littérature comparée, mars 2002.]

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